DESCRIPTION:
Réalisation : Paul Hemerick.
Assistantes réalisation : Emilie Lacombe, Marie Gonnord.

Les Madeleines, c’est Maya Lesné au chant, Victor Badze à la guitare, Virgile Goller à l’accordéon, Guillaume Guérin à la contrebasse, Florent Lalet au saxophone, Rolland Martinez à la clarinette et Nazim Moulay à la batterie.

Nous remercions tous ceux qui ont participé à ce clip : Denis D'Arcangelo (Madame Raymonde), Adèle Raynal (la petite fille), Sabine et Eric Raynal Pritchard's, Shamyl Badze, Teban Badze, Karim Arrim, Alain Boitout, Germain Trouillaud, François Iglesias, Damien Bonneil, et Jean-François Quévy (dans le rôle des frères), Christian Vila, Mathieu Casanas, Alphonse "Fonfon" Puig, Jean-Noël Claret (dans le rôle des clients du bistrot), Sabine Renaud (dans le rôle de la patronne et de la mère de la petite fille), Christine Batlle (dans le rôle de la beauté fatale), Dante Goller (dans le rôle du galant amoureux), Sabine (dans le rôle de la patronne), et tout le public de l'Embuscade.
Merci à Djamel Hamdi et toute l'équipe de la Casa Musicale de Perpignan, toute l'équipe du bistrot de l'Embuscade de Trouillas (Mathieu Casanas, Sabine Renaud, Guillaume Combet), ainsi que Dante et Annie Goller pour le gîte et le couvert, et Ingrid R. pour les costumes.

« Mme Raymonde », titre extrait de « Paradiso Perduto », VMP002, 2012. Prise de son et mixage : Jérémie Guérin / Mastering : Frédéric Alstadt

http://lesmadeleines.meabilis.fr/

mail : diffusion.lesmadeleines@gmail.com

Madame Raymonde
(Maya Lesné / Victor Badze, Les Madeleines)

J’suis née y’a cinquante ans déjà,
Dans le bistrot en bas d’chez moi,
C’est là que trimait ma p’tite mère,
Pour faire claper mes dix-huit frères.

J’ai pas grandi chez les rupins,
J’ai jamais été enfant d’chœur,
J’ai pas eu cinquante professeurs,
Dans mon quartier, y’en avait qu’un

Elle s’appelait Madame Raymonde
Elle était grande, elle était blonde
Et parfois rousse, et souvent brune,
Elle faisait hurler à la lune
Tous les trimardeurs à la ronde !

Elle pratiquait de durs métiers
Dont elle tenait bien les ficelles
Et prenait parfois sous son aile
Les plus douées pour les initier

Un matin qu’j’aidais ma pauv’mère,
Elle est entrée dans le troquet,
Elle s’était pas encore couchée
Elle v’nait juste s’en j’ter un dernier

Elle tenait plus sur ses guiboles,
Elle chantait et elle rigolait,
C’qu’elle était paf, c’qu’elle était drôle !
Quand on la servait, elle biglait,
Ca faisait la joie du quartier !

Quand j’y repense aujourd’hui encore
Tout doucement bien souvent j’me marre
Et puis j’pleure aussi, oh, l’cafard
C’est pas grave, c’est « l’hygiène du corps »

Comme disait Madame Raymonde
Les tristes soirs où rien n’allait
Où elle rêvait de s’évader
Par les sentiers du vaste monde
Que jamais elle ne connaîtrait.

Elle m’a tout appris, sans détour,
La goualante, les tours de passe-passe,
La poésie dans les impasses,
La romance du fond des cours,

Le ciel étoilé sur les toits,
Le chant du vin et de la terre,
Le baume au cœur des p’tites misères,
Trois sous d’violettes contre un sourire…

Elle m’a donné bien plus d’ailleurs,
Madame Raymonde, mon professeur,
Toute la tendresse et l’affection
De ces mères qu’ont pas eu d’lardons
C’était maousse, la Saint-Bonheur !