EVARISTE "LES POMMES DE LUNE" - Video
PUBLISHED:  May 13, 2015
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Si le jeune Joël, alias Évariste, arbore un pull aux couleurs de l’université de Princeton, c’est parce qu’il en revient tout juste. Envoyé là-bas pour poursuivre ses recherches sur « la masse des particules, l’interprétation des régularités qu’on y observe comme les conséquences d’une onde » (comprendra qui peut), il arrive aux États-Unis en pleine guerre du Viêt-Nam. À l’époque, Mac Namara cherche une alternative à l’arme nucléaire et sollicite les brillants cerveaux du pays pour s’atteler à la tâche. S’opère alors une « réorientation de crédits » au sein de l’université, formule diplomatique signifiant que ceux qui ne veulent pas marcher dans les combines du gouvernement sont priés de disposer. Joël est sous la tutelle d’un physicien rebelle et se voit donc remercié. L’étudiant reste quand même inscrit aux prestigieux séminaires de l’Institute For Advanced Study, tenus par Oppenheimer, le créateur de la bombe atomique.

Sans doute galvanisé par le mouvement et la musique hippie, Joël s’achète une guitare et se plante dans Washington Square, se disant qu’après tout, Bob Dylan lui-même a débuté là-bas. Il sèche allègrement Oppenheimer et reçoit un accueil chaleureux (quoi qu’étonné) de la part d’une foule qui ne pipe pas un mot de Français. Un jour que le vieux physicien vient l’interroger sur ses absences répétées, il explique à son professeur à quel point la musique l’attire, mais surtout qu’il y voit un moyen de se faire un peu d’argent pour financer ses recherches de manière autonome. Évariste confie avoir vu cet homme malade, au visage ravagé par le remord d’Hiroshima, s’éclairer à ses propos et s’écrier « Oh ! Mais allez-y enfin, foncez ! Si j’étais jeune, c’est absolument ce que je ferais. » L’étudiant reçoit ces mots comme un testament. Des mots qui achèvent de le convaincre qu’il doit sauter le pas. Il plie bagages, direction Paris.

Un ami journaliste qu’Évariste croise souvent dans le quartier de la Sorbonne l’introduit auprès du Directeur Artistique des Disques AZ. Ce dernier passe les bandes au patron du label, Lucien Morisse, qui est aussi directeur des programmes sur Europe N°1. Morisse crie au génie… et signe le chanteur illico ! Nous sommes en 1966 et le phénomène Antoine (qui, lui, a signé chez Vogue) sévit dans tout l’Hexagone. Les chanteurs présentent des profils similaires : tous deux sont scientifiques et doués d’une grande originalité dans leurs textes. Du pain béni pour les deux maisons de disques qui y voient d’emblée une stratégie commerciale. Elles les montrent en rivaux, mais Évariste se défend encore aujourd’hui de ces commérages de journaux pour midinettes. Évariste connaît vite le succès et embraye sur un deuxième 45 tours. Quelques mois plus tard, Mai 68 explose. Tout est bouleversé.

Évariste écrit une série de chansons d’inspiration engagée et court les soumettre à Lucien Morisse. Quand l’homme qui avait créé Salut Les Copains et épousé Dalida entend la chanson La Révolution, sous forme de dialogue entre un père et son fils, il se décompose. La maison AZ ne peut pas sortir ça, c’est impossible. À ce moment précis, Lucien Morisse va commettre un geste historique dans l’histoire de la musique en France. Navré de ne pouvoir suivre officiellement son chanteur sur ce coup, il l’invite à produire son disque tout seul, mais avec son soutien tacite. Il appelle l’usine de pressage de disques et leur demande de pratiquer les mêmes tarifs pour Évariste que ceux en vigueur pour AZ. Le chanteur et ses musiciens disposent du même studio que pour le disque précédent, chacun jouant gratuitement en attendant le retour sur investissement. Le 45T « La Révolution / La Faute à Nanterre » se vend sous le manteau, boulevard Saint-Michel et alentours. Il s’écoule vite, très vite…le retour sur investissement ne se pas fait attendre.

Évariste continue de chanter à Nanterre, avec « la bande à Jussieu » dans laquelle traine « le jeune Renaud, le p’tit gavroche » comme il le surnomme. Un gars de la bande est parent de Wolinski, il les présente. Les deux s’entendent comme pancarte et slogan, si bien que Wolinski dessine la pochette du disque « La Révolution ».

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