DEUX CONVERGENCES de PAUL ARMA pour bande magnétique et saxophone alto - Video
PUBLISHED:  Mar 25, 2015
DESCRIPTION:
(Cf. http://abouhey1.free.fr/afrique-europe.htm)
Paul ARMA
« Deux convergences »
pour bande magnétique (balafong, piano, sons percutés)
et saxophone alto
« composées pour Alain BOUHEY en témoignage de notre communauté d’esprit » (Paul Arma)
(Cf. http://abouhey1.free.fr/synthese.htm et http://abouhey1.free.fr/cooperation_musicale.htm).

On reçoit une œuvre nouvelle suivant les seules modalités de perception que les œuvres antérieures connues ont façonnées (ainsi, autant qu’à leur substance propre, le caractère des musiques atonales tient-il encore au refus de la musique tonale). Grâce à la plasticité sémantique des formes, des œuvres anciennes restent inépuisables mais sont ressenties, quelque soit notre culture historique, d’une manière inévitablement anachronique, à travers l’évolution qui nous en sépare. De même les emprunts européens à des musiques exotiques (rythmes africains, modes asiatiques…) perdent leur fonction originelle (tels les chants grégoriens issus de danses lascives d’Asie Mineure).

Paul Arma propose ses « Deux convergences » comme le premier essai d’une véritable « coopération » musicale, en ce qu’elles ne visent pas à nourrir une ethnie avec une autre, mais à faire confluer les traditions respectives de l’Europe et du Sénégal. Elles sont réalisées pour saxophone alto et bande magnétique.

La bande de la première pièce magnifie l’ampleur des sons graves du piano dans une annonce inexorable et confère à une partie de saxophone alto, en l’abaissant d’une octave, une couleur et une souplesse auxquelles un saxophone baryton n’aurait pu atteindre. Dans le duo du saxophone enregistré et du saxophone vivant plus fébrile, les instruments équivalent à des voix africaines. Celles-ci cependant se superposent, sans balises ni subordination des mouvements de l’un aux tenues de l’autre, en un contrepoint d’une densité insolite.

La deuxième pièce a enregistré une percussion variée, obsédante et un balafong non tempéré, au diatonisme marqué de l’influence de l’Islam, encore que les formules animées, fluctuantes et inlassables de son jeu laissent dominer un sentiment pentatonique quasi universel, où vient s’adoucir le tour d’adresse du saxophone qui s’y engrène.

Finalement, en ne cessant de revenir sur le dessin immobile du lit déjà creusé, ces flux sonores rappellent Héraclite : la loi du devenir est la conciliation des différences, loi stable, si bien que « changer, c’est être encore le même ».

Maurice CHATTELUN
« Il y a, en musique, trois traditions :
- la tradition orale qui vient avant l’écriture,
- la tradition écrite de compostion-interprétation,
- la tradition improvisée, qui suit la précédente.
Saxophoniste interprète (de tradition écrite, donc,) employé au Sénégal par le Ministère de la Coopération français, je cherchai à faire coopérer musicalement ma tradition écrite avec la tradition orale de mes collègues griots, et cela, en trois étapes :
1. jouer avec des instruments européens des musiques africaines transcrites dans notre système tempéré (« Piroguiers sangos », « Cérémonie funèbre banzirie »… pièces recueillies par l’ethnomusicologue Herbert PEPPER et adaptées par mes soins),
2. jouer avec des instruments européens des musiques africaines transcrites en reproduisant, par l’emploi de quarts de tons, le système non tempéré des instruments originaux (« Solo peulh », « Alghaïta et kakaki avec orchestre », « riti, chant, violon, saxophone alto »…)
3. composer des œuvres avec un instrument africain enregistré conducteur (« Les deux Convergences » de Paul ARMA, où un balafoniste peut très bien jouer à l’oreille sur le balafong enregistré, en face du saxophone alto jouant sa partition écrite en suivant ce même balafong enregistré).
Il s’agit là des débuts (1971-1978) de la recherche « scriptorale », à l’Institut National des Arts de Dakar : la recherche d’une relation évolutive entre l’oral et l’écrit dans le… « scriptoral », mot qui s’imposa à moi en 1976. Elle se poursuivit en France, à partir de 1984, avec la relation entre traditions orale, écrite et improvisée. »
(Alain BOUHEY)
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