DESCRIPTION:
SATIN DOLL (Duke Ellington)
par la Grande Formation Jazz des Jeunes de Gruissan
Direction et arrangement : Jules Calmettes
(tous les jeunes musiciens sont des élèves de Jules)
Premier disque (vinyle) enregistré dans l'église de Gruissan dans les conditions du direct en 1981

impros :
saxophone soprano : Jean-Michel Cabrol (12 ans et demi)
trompette :Fabrice Camus (16 ans)

- à propos de la Grande Formation Jazz des Jeunes de Gruissan :
Cette formation, à l'époque unique en France, était composée d'enfants et de jeunes tous formés par Jules Calmettes, qui enseignait tous les instruments (à part le piano). Cet enseignement avait comme base première l'improvisation et le travail en groupe. Les enfants, qui venaient de tous les milieux et n'étaient jamais "sélectionnés"( ni victimes d'aucune notation ! ), entraient dans la formation au bout d'un an (en moyenne) de pratique instrumentale, grâce aux adaptations constantes que Jules Calmettes faisait sur les arrangements (tous de lui), ce qui leur permettait de s'exprimer pleinement quelque soit leur niveau. "L'immersion" dans le groupe à un âge précoce, avec l'écoute de la rythmique et de la (les) voix des autres avec la richesse des différentes sonorités représentaient un atout considérable pour qu'il puissent développer, avec souplesse et confiance, leur langage musical et leur technique instrumentale. Ils abordaient aussi toutes sortes de musiques : classique, contemporaine... même la musique de danse (tango, paso...) Et Jules jouait toujours "avec" eux, leur montrant tout en laissant une grande liberté, la "rigueur" étant d'éveiller et de réveiller les "oreilles" !

Cette formation a donné de nombreux concerts en France et à l'étranger, et fait de nombreux échanges. Elle a joué au festival de Ludlow (angleterre), au festival de Salon de Provence (en première partie de Lionel Hampton), au festival "Blues d'automne à Pezenas, au festival international de Belfort, et aussi en avant-première d'un concert de Claude Luther et Maxime Saury... Elle a enregistré également plusieurs émissions de télévision et produit trois disques. C'est grâce aux cachets des concerts, mis dans une caisse commune, que les jeunes ont pu participer à tout ça, quelques soient leurs moyens financiers. Les politiques en place ont "ignoré" le plus qu'ils ont pu ce "phénomène" et ne fournissaient que la très modique subvention octroyée à chaque association. Ces politiques ont en quelque sorte "subit" le succès de cette formation dans lequel ils n'étaient pour rien et qu'ils ne pouvaient pas "récupérer". Il a fallu d'ailleurs beaucoup de ténacité pour obtenir, en octobre 1988 la création de l'école municipale de musique ! Et, en 2001, le nouveau maire ayant décidé que "l'école de musique" devait servir à "alimenter" le "Réveil" (clique-fanfare jouant essentiellement des airs militaires aux commémorations, aux fêtes traditionnelles et sportives...), Jules Calmettes a... pris sa retraite ! Et la formation a terminé sa formidable aventure en participant au festival international de Belfort .

Charlie Haden, qui avait assisté à une prestation et après avoir écouté "le Blues de la Garrigue" (Blue Monk) , nous a dit son enthousiasme et aussi, qu'aux Etats-Unis, ça aurait été de l'or en barre !...
Lionel Hampton, qui avait décommandé son repas pour les écouter(ses musiciens avaient fait de même) était "heureux" quand il a entendu ces jeunes qui lui rappelaient sa jeunesse et la façon dont lui-même avait appris la musique !
Nous avons reçu également un coup de téléphone de Stéphane Grappelli, à qui nous avions envoyé un disque... Il disait, très surpris, en parlant de Jules Calmettes : "mais qui c'est ce monsieur ?"