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Au Sébastopol de Lille

" J'ai tout effacé, j'ai tout oublié
Ma réalité je me l'invente, idéale, rassurante.
On m'a fait trop mal, des éclats de balle
J'ai construit des murs où me cacher, des armures pour lutter.

Et je ne crie qu'en silence, je garde ce que je pense
Pour rêver, pour rêver
Et entre vivre et rêver, je n'ai jamais trouvé
Que souffrance, que souffrance

Et voilà que tu passes, que tu prends tout l'espace
Et des sentiments m'ont débordé, des élans insensés
Mais je suis ailleurs, je doute et j'ai peur
Derrière les barreaux que j'ai forgé, je suis faite prisonnière

Je ne sais aimer qu'en silence
Je garde ce que je pense
Pour rêver, pour rêver

Et entre vivre et rêver, je n'ai jamais trouvé
Que souffrance, que souffrance
Je t'aime en silence

Je rêve et j'emmêle
Le faux, le réel
Dans un monde à moi où je me sers contre toi
Chair à chair

Quand j'ouvre les yeux, ce monde-là prend feu
Et mes bras n'enlacent plus que les cendres d'un amour voué au silence.

J'ai ouvert les yeux et tout a pris feu
Et mes bras n'enlacent plus que les cendres d'un amour voué au silence."

(Jérôme Sebag)