Mafia Trece Rencontres du 13ème type - Video
PUBLISHED:  Jan 03, 2011
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Lorsqu'on évoque les groupes majeurs du rap français des années 90, les noms qui reviennent le plus souvent sont NTM, IAM, le Ministère A.M.E.R., Idéal J ou la Fonky Family. Rares sont ceux qui citent la Mafia Trece, groupe pourtant signataire d'un premier album de qualité, mais trop souvent ignoré et relativement inconnu de ceux qui ont commencé à écouter du rap ces dernières années. La Mafia Trece est en fait un collectif réunissant plusieurs groupes et rappeurs venant du 13e arrondissement de Paris (d'où le Trece qui est le chiffre 13 en espagnol) mais aussi d'Ivry-sur-Seine. Il est principalement composé de deux groupes: Echo du Sud (Cochise et Aspeak) et Moovens' (Awax, Vas Keypa et G-Wild), mais aussi de jeunes MC's qui démarraient leur carrière (OG K a.k.a South Cide, Yannick, Don J.O. a.k.a. DJ Effa, Diam's...). S'étant fait remarqué sur des radios communautaires et quelques apparitions de ses membres sur des projets extérieurs, le collectif posera la première pierre de sa légende avec son premier album intitulé Cosa Nostra en référence à l'imagerie mafieuse que véhicule le groupe.

Qu'est ce qui différencie donc la Mafia Trece des nombreux groupes qui ont fait l'âge d'or du rap Français? Tout d'abord un sens de la mise en scène novateur dans le paysage rapologique hexagonal. Les MC's ne se contentent pas de poser les uns à la suite des autres sur les instrumentaux. Ils font bien mieux en jouant des rôles. Tous les titres suivent un scénario prédéfini et chaque intervenant incarne un personnage tout au long du morceau. Certains d'entre eux sont même récurrents et apparaissent sur plusieurs titres. Ce sens de la mise en scène quasi-théâtrale va s'avérer être la grande force du disque. On se plait à suivre les pérégrinations de cette bande de banlieusards qui relatent leur quotidien de façon quasi-cinématographique. On se retrouve totalement en eux qu'ils soient au tribunal (Je Plaide pour la rue), face à des huissiers ( Rencontre du 13e type), ou au commissariat (La loi du Silence). Autre particularité les références cinématographiques sont légion dans cet album (les titres des morceaux en portent d'ailleurs les stigmates). Outre les films de gangster et autres thrillers, ils s'inspirent également des films de kung-fu et de la culture asiatique. Le premier titre qui sert accessoirement de présentation générale le reflète d'ailleurs parfaitement.

Pour ce qui est de l'album en lui même, il s'avère être très bien produit. DJ Effa s'illustre avec des instrumentaux variés qui donne aux textes leur pleine mesure en les mettant parfaitement en valeur. Si les thèmes sont dans la moyenne de l'époque ( Vie de famille, histoires de rue, problèmes avec l'autorité, évocation de conflits armés...) et que les rappeurs ne brillent pas forcement par leur technicité au mic, le rendu est plus qu'intéressant. On note ainsi une flopée de tueries toutes plus percutantes les unes que les autres. Comment ne pas se laisser séduire par le sample accrocheur d'A la recherche du mic perdu où le mélodique Rencontre du 13e Type qui reprend un morceau de musique classique. Parmi ces individualités quelques rappeurs se distinguent tout de même. Tout d'abord Yannick qui apparait un cran au-dessus des autres avec un flow maitrisé et des rimes efficaces (il s'illustrera d'ailleurs sur un titre solo: Le mauvais chemin qui est l'un des meilleurs du disque) . Sa seule présence sur un titre le bonifie de façon quasi-systématique. Dans le même ordre on pourrait également citer Aspeak et Awax qui s'ils ne jouent pas forcement dans la même registre font preuve d'une grande complémentarité. Si le premier à pour lui une voix transpirant l'émotion, le second brille par ses qualités stylistiques. Intervenant de façon plus régulière que Yannick, se sont pratiquement eux qui vont imprimer l'identité vocale de cet album.

On dénombre également pas mal d'invités. On pourrait hâtivement penser que leur présence ne s'impose pas vu que le collectif est tout de même constitué de 11 membres mais ses featurings vont s'avérer décisifs. Oxmo Puccino met tout le monde d'accord en outshinant les autres rappeurs sur O.M.U. On note également les très bonnes prestations des différents intervenants sur Le Flow qu'il te faut, un freestyle réunissant en plus des membres de la Mafia, Daddy Lord C de La Cliqua, Dontcha, Leeroy d'Explicit Samurai (il interviendra d'ailleurs sur d'autres titres) et Al Primera. Il remettront ça avec l'excellent Détour vers le futur qui convie La Brigade, Pit Baccardi, Al Primera et la rappeuse Silf (qui rejoindra le groupe par la suite).

Un album a ranger parmi les classiques du rap français. Relativement mésestimé mais tout simplement énorme. A posséder.
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