Benjamin Siksou - L'interview " Valises Blues " en direct d'Avignon sur France Inter le 10/7/2013 - Video
PUBLISHED:  Jul 11, 2013
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Ou Arthur Dreyfus nous dit pourquoi il aime Valises Blues...

Arthur Dreyfus : Benjamin Siksou, merci. Vous êtes accompagné au piano par Joseph Robinne et au saxo par Peter Corser, mais aussi par votre valise. Ici c'est un accordéon, mais je crois qu'on l'a entendu. Dans ce beau spectacle de valises blues, vous commencez par dire : « Mon histoire c'est une valise. Je ne sais même plus qui trimbale l'autre. » C'est le personnage ou vous qui dites çà ?

Benjamin Siksou : C'est le personnage, mais c'est moi qui l'ai écrit donc c'est un peu les deux.

Arthur Dreyfus : Je sais que vous le jouez mais je veux dire : est-ce que vous avez l'impression que vous êtes trimbalé par votre valise de blues ou c'est une fiction ?

Benjamin Siksou : Oui, c'est les deux. A la base, je voulais écrire une sorte d'histoire du blues en mélangeant de l'intime, une histoire personnelle. Je ne voulais pas faire quelque chose de théorique. Je ne voulais pas être dans l'imitation d'un blues-man du Mississippi.

Arthur Dreyfus : On ressent votre voix. Vous avez une vraie identité vocale. Vous n'êtes pas dans l'imitation quand vous chantez Robert Johnson, John Lee Hooker, Muddy Waters, Louis Armstrong ou Ray Charles. Vous dites « je dérive ». Comme beaucoup de musiciens de blues, vous parlez des liquides forts qui les aident à tenir. Pour vous, le blues c'est une musique ou la musique de la mélancolie ?

Benjamin Siksou : Ah oui !

Arthur Dreyfus : Et c'est que mélancolique ?

Benjamin Siksou : Le blues c'est çà. La musique en général je pense. Mais le blues c'est la musique qui m'a formé. C'est une des premières musiques que j'ai chantée. C'est la musique que je ressens le plus. Après, je pense que c'est propre à toutes les musiques, les musiques nomades, les musiques tziganes, autres que les musiques de salon.

Arthur Dreyfus : Vous ne voulez pas imiter ces chanteurs, je ne le ressens pas du tout, je l'ai dit. Est-ce que parfois vous vous êtes senti illégitime en tant que blanc de chanter toutes ces musiques noires ?

Benjamin Siksou : Ben non, justement !

Arthur Dreyfus : Ça ne vous a pas fait peur ?

Benjamin Siksou : Moi non. Après je parle de çà parce que c'est des choses qu'on me dit.

Arthur Dreyfus : On vous dit quoi ?

Benjamin Siksou : Ben, t'es pas noir toi, t'es pas noir, mec !

Arthur Dreyfus : Les gens s'en rendent compte ? (rire)

Benjamin Siksou : Les gens qui me voient s'en rendent compte !(rire) Et puis, la plupart des chanteurs qui m'ont fasciné étaient aveugles.

Arthur Dreyfus : Stevie Wonder ? Ray Charles ?

Benjamin Siksou : Oui, exactement. Mais quand je dis dans « l'imitation » aussi, faire ce spectacle, que ce ne soit pas juste faire un concert de reprises mais écrire ce texte était comment le ramener à moi et comment ouvrir tous ces thèmes qui sont dans les musiques complètement universelles et qui traversent toutes les frontières et toutes les époques.

Arthur Dreyfus : C'est très beau, c'est un moment étrange, c'est l'histoire du blues qui passe à travers vos mots et ce texte, mélancolique, vous l'avez dit mais personnel aussi, on le ressent, vous l'habitez. Votre prochain album sort...dans quelques temps ? Vous le préparez ?

Benjamin Siksou : En janvier je crois mais là, ce sera mes chansons en français.

Propos recueillis le 10 juillet 2013 sur France Inter. Dans l'émission "Je vous demande de sortir" en direct du Festival d'Avignon. A cette occasion, Arthur Dreyfus a reçu Benjamin Siksou.
Festival d'Avignon Off : Théâtre du Roi René, du 7 au 31 juillet 2013 - http://www.theatreduroirene.com - https://www.facebook.com/valisesblues
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