Jupiter & Okwess International au Bar K-Morceau3/7-Ouagadougou-Burkina Faso- - Video
PUBLISHED:  Aug 14, 2013
DESCRIPTION:
Pour notre plus grand plaisir Jupiter & Okwess International prolonge leurs séjours Ouagalais!Aprés un concert "studieux" au CentreCulturelFrançais,ils nous livreront un Show endiablé dans le désormais célèbre maquis Burkina Bé le Barka.
Enjoy


Extrait d'article de Patrick Labesse pour Le Monde du 20 juillet 2013.
La transe électrique et chaotique de Jupiter
En tournée dans les festivals d'été, le chanteur congolais
Présente son album « Hotel Univers ».

Campé sur scène devant deux grands tambours, affublé d'une veste militaire fatiguée rehaussée d'épaulettes rouges, Jupiter Bokondji tonne, gronde, slame dans plusieurs langues de chez lui, la République Démocratique du Congo (RDC). « le bastion même de la musique de ce monde », dit-il, et puis aussi en français, en allemand... La voix, grave et coupante en impose, la silhouette, longue et mince, le visage, émacié, le regard sombre, ont quelque chose de théâtral.
Jupiter soigne son attitude de voyou philosophe, en concert, accompagné par son groupe Okwess International, comme dans les rues de Kinshasa, la capitale de la RDC, à travers lesquelles il a guidé les réalisateurs français, Renaud Barret et Florent de La Tullaye. Avant de faire un documentaire racontant la fabuleuse histoire du staff Benda Bilili, des musiciens des rues paraplégiques devenus stars mondiales, ils avaient filmé ce personnage singulier et la vie musicale du ghetto kinois. Sorti en 2006, le film s'appelle La danse de Jupiter. « Mon vrai nom c'est Jean-Pierre, mais Jean-Pierre 'a jamais existé », raconte aujourd'hui celui que les gosses du quartier Lemba Terminus, son fief, surnomment « le général rebelle ».
Jupiter et son gang font une tournée dans les festivals d'été pour présenter l'album, paru récemment, Hotel Univers. Au-delà du charisme de son leader, le groupe sidère par l'originalité du son proposé. Une transe électrique et chaotique, une réinvention insolente et funky de la musique congolaise, à partir de rythmes traditionnels, tressant guitares, slame et tambours. « il ne faut pas voir Kinshasa, il faut écouter Kinshasa », déclare avec emphase Jupiter.
L'homme a le sens de la formule s'amuse en racontant son histoire. Né dans cette mégalopole grouillante, en 1963, il a vécu quelques années à Berlin-Est, où son père, diplomate, était en poste, puis, de retour chez lui en 1980, a passé deux ans la rue, après une brouille familiale. L'école de la rue, lui a appris la vraie musique, assure-t-il, entendue dans les veillées funéraires. Il s'y réfugiait pour dormir.
« On abandonne toujours notre culture pour embrasser la culture européenne, mais c'est ici que se trouve la vraie richesse. Nos diamants, notre or, ce sont les mélodies, les rythmes des 450 ethnies sans compter les sous-ethnies, composant notre pays et qui se retrouvent toutes à Kinshasa. Nous négligeons cela ». Il se donne pour mission de mettre en marche une « révolution culturelle » pour changer les mentalités. « Car pour nous, c'est trop tard. Nos parents n'ont pas digéré leur indépendance, l'ont mal gérée et nous ont un peu mis dans la merde. Nous sommes une génération sacrifiée. On doit se réveiller, mettre les choses en marche pour les générations futures, pour bâtir le Congo. C'est l'article 1 de ma philosophie ».
Le reste, les guerres, les rébellions ? « Rien à faire ! Tout cela va s'arranger ». Rester positif et optimiste participe au style Jupiter.
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