La fille au roy Louis (Traditionnel) - Video
PUBLISHED:  Mar 09, 2017
DESCRIPTION:
La fille au roy Louis
Le roy Louis est sur son pont,
Tenant sa fille en son giron;
Elle se voudrait bien marier
Au beau Déon, franc chevalier.
2. « Ma fille, n'aimez jamais Déon,
Car c'est un chevalier félon;
C'est le plus pauvre chevalier
Qui n'a pas vaillant six deniers.
3. — J'aime Déon, je l'aimerai,
J'aime Déon pour sa beauté.
Plus que ma mère et mes parents,
Et vous, mon père, qui m'aimez tant.
4. — Ma fille, il faut changer d'amour,
Ou vous entrerez dans la tour.
— J'aime mieux rester dans la tour,
Mon père, que de changer d'amour.
5. — Et vite, où sont mes estafiers,
Mes geôliers, mes guichetiers,
Qu'on mette ma fille en la tour :
Elle n'y verra jamais le jour. »
6. Elle y fut bien sept ans passés
Sans que personne la put trouver.
Au bout de la septième année,
Son père vint la visiter :
7. « Bonjour, ma fille, comment vous va ?
— Hélas, mon père, il va bien mal :
J'ai un côté mangé des vers,
Et les deux pieds pourris ès fers.
8. Mon père, avez-vous de l'argent,
Cinq à six sous tant seulement ?
C'est pour donner au geôlier,
Qu'il me desserre un peu les pieds.
9. — Oui-da, ma fille, nous en avons,
Et des mille et des millions:
Nous en avons à vous donner,
Si vos amours voulez changer.
10. — Avant que changer mes amours,
J'aime mieux mourir dans la tour.
— Eh bien ma fille, vous y mourrez,
De guérison point vous n'aurez. »
11. Le beau Déon, passant par-là,
Un mot de lettre lui jeta:
Il y avait dessus écrit :
« Belle, ne le mettez en oubli;
12. Faites-vous morte ensevelir,
Que l'on vous porte à Saint-Denis;
En terre, laissez-vous porter,
Point enterrer ne vous lairrai. » (= laisserai)
13. La belle n'y a pas manqué,
Dans le moment a trépassé;
Elle s'est laissé ensevelir,
On l'a portée à Saint-Denis.
14. Le roi va derrière en pleurant,
Les prêtres vont devant en chantant :
Quatre-vingts prêtres, trente abbés,
Autant d'évêques couronnés.
15. Le beau Déon passant par-là :
« Arrêtez, prêtres, halte-là !
C'est ma mie que vous emportez,
Ah ! Laissez-moi la regarder ! »
16. Il tira son couteau d'or fin
Et décousit le drap de lin :
En l'embrassant, fit un soupir,
La belle lui fit un sourire :
17. « Ah ! Voyez quelle trahison
De ma fille et du beau Déon !
Il les faut pourtant marier,
Et qu'il n'en soit jamais parlé.
18. Sonnez, trompettes et violons,
Ma fille aura le beau Déon.
Fillette qu'a envie d'aimer,
Père ne l'en peut empêcher ! »
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