LéOparleur

Location:
Strasbourg, Alsace, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
French pop / Rock / Latin
Site(s):
Label:
Pias
Type:
Indie
LéOparleur – Faut Du Rêve
(Nouvel album 2009 – LéOprod/Brokensilence/DEP)



« Faut Du Rêve » a été créé à la frontière de l'Andalousie, lors d'une résidence d'écriture dans une Finca autonome en plein désert… le son de ce nouvel album résulterait donc d'une pure énergie solaire et de la force des éléments très présents dans la Pampa espagnole ! Le grand renouveau est dans le retour des guitares électriques et d'une section basse-batterie à la percussion digne des meilleures heures du punk-rock. Des cuivres sombres et luisants, des trombones ska, des trompettes syldaves, des clarinettes klezmer, du violon anatolien, de l'accordéon glam-punk, parfois vieux comptoir de bakélite écaillé, parfois dub ou harmonium entêtant à la Nusrat Fateh Ali Kahn. Des samples, des claviers électro… Un espace élargi, où se côtoient des mondes à priori étrangers, le temps d'une chanson ou d'un concert, rock, cumbia et poésie, guitares saturées et chanson réaliste, boucles flamencas et castagnettes pop…



Le LéOparleur de toujours est bien sûr du voyage (C'est Mon Affaire, El Tren De La Vida…), l'atmosphère y est davantage au service des mots, du langage. On retrouve le côté Chanson avec « Attends Garçon » où la voix et le panache de Maya Martinez, entre Bjork et Piaf, ne sont pas sans évoquer le Paris des Années trente. Le côté punk avec « Mon Koeur Ment » où Simon Oster dévoile les prénoms de ses conquêtes. Et des surprises comme le premier "Slove" du groupe, clin d'œil 80's à la fois aux Korgis et au «Dj sauveur d'âmes» de Indeep. Peut être qu'un vernis à la patine plus sombre vient aussi de la rencontre humaine avec Lo'Jo chez qui l'album a été retravaillé. Ajoutons une scène partagée avec Manu Dibango et les aventures de voyage au Burundi du batteur et percussionniste Jean Bernhardt, pour obtenir ce « C'est Toi C'est Moi » où les chœurs africains s'harmonisent avec un texte cosmopolite et engagé qui informe et désinforme avec naïveté des aspects de la mondialisation.



Kinks, Clashs, Ojos de Brujo, Calexico… de nombreuses sonorités en bandoulière, mais aussi de l'image, des vers, des idées, de Louis Jouvet à Tim Burton (Quand Je Suis Né), d'Almodovar, Garcia Lorca, Pessoa (No dice nada) à Heidegger et Hubert Reeves (Mon Pays n'existe pas), « Faut Du Rêve » est le fruit d'un acte créatif où les influences sont comme les couleurs utilisées par le peintre, douze titres qui sont autant d'estampes ponctuant le voyage intérieur proposé par ce nouvel opus.



Disque rouge comme un chapiteau de cirque. Rouge, couleur et obscurité, nuit, rêve intérieur et féerique, dans une atmosphère entre joie et tristesse, comme lors de la fête des morts mexicaine (Fais un vœu !). La bestiole fantasmagorique n'a plus peur du noir et nous emporte dans des danses nocturnes et pourtant solaires, aux rythmes arabo-andalous, dans un rock à la patine sombre mais éclatante.
Le tour de chant se partage entre les voix des trois chanteurs : Maya Martinez, Simon et Josef Oster en des interprétations suaves, énergiques et rugissantes de textes personnels, ou écrits en complicité avec les amis, dans la tradition familiale, écrivains, poètes, philosophes, journalistes ou chansonniers : Jean-Michel Martinez, Michèle Oster, Raymond Oster… et Yunus Emré toujours…



Autour des deux frères de l'origine, de la crépitante Maya Martinez et du brio de Jean Bernhardt, Grégory Pernet et Adrien Geschickt, contrebassiste qui rejoint la formation en 2009 pour l'enrichir de ses horizons Dub, Jazz et Reggae, les horizons s'élargissent. Au gré des rencontres, des aventures et de la route se multiplient les complicités, avec Coline Linder au violon et à la scie musicale, Yves Béraud à l'accordéon, Simon Pomarat aux percussions du monde entier, Luckes Hausmann à la trompette, David Florsch aux saxophones et Samuel Klein à la batterie, percussions et autres tambours de cumbia…



Peut être que l'engagement de LéOparleur se lit ici à travers la poésie des textes, la juxtaposition des instruments en un monde d'entente et de tolérance cher aux musiques traditionnelles. Alors cette poésie du libre va jusqu'à défendre des valeurs humanistes et de dialogue tant avec l'autre que plus intérieures (C'est mon affaire). Il est vrai qu'il y a une alerte aussi, comme un point de non retour qui aurait été franchi, d'où le caractère apocalyptique du final rimbaldien « Qu'est ce pour nous mon cœur… », un peu comme le pas franchi lorsque l'homme découvre la capacité de s'auto détruire, lui et la nature qui l'entoure. Voyage intérieur et crépusculaire emporté par le chant de Josef Oster sur le texte peu connu et monumental de Arthur Rimbaud, dans une atmosphère Dub-rock entre Archive et Gotan project. Un point de rupture peut-être dont l'utilité immédiate serait d'alarmer, d'évoquer le vide des relations et du sentiment face au profit personnel à courte vue (Mon pays n'existe pas, Juste Ton Sourire…). La forme reste poétique, ce n'est pas que tout ceci ait lieu dans un lointain hypothétique, mais bel et bien tout près d'ici, dans nos vies sociales et dans l'attitude de nos « élites » dirigeantes !



Si « Revoir la Mer » (2002) est l'album Chanson, celui de la jeunesse, des débuts, « Tout Ce Qui Brille » (2006) est plus alternatif, produit avec François Vachon des Têtes Raides, des Négresses…, plus truculent, torturé et rock. Alors « Faut Du Rêve » sera en 2009 un retour à la sobriété, à une musique plus intérieure. Peut-être que LéOparleur délaisse un peu ses héros de tantôt pour s'orienter à sa propre étoile.
Le groupe présentera son troisième album, accompagné du nouveau spectacle « Faut Du Rêve ! », tout d'abord au Canada (DEP 28 juillet 2009), en Allemagne, Suisse, Autriche (Brokensilence 25 septembre 2009), en France et au Benelux début 2010.
0.02 follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top