« Ils ne savaient pas c’était impossible alors ils l’ont fait » Mark Twain.
Audace, élégance, charme, fougue. N’est-il pas nécessaire de définir la femme pour définir l’artiste ? Il y a peu de chance pour que vous trouviez Nathanaëlle au beau milieu d’un café citadin surpeuplé.
Partez plutôt à une heure de Toulouse, prenez la petite route à droite, celle mal indiquée et toute cabossée… Vous la trouverez là, assise au coin de la cheminée de son chalet ariégeois construit de ses propres mains, entourée de ses instruments aux consonances africano-orientales, quelques ébauches de ses prochains textes, des lignes mélodiques en vrac sur une portée… bien entendu ses animaux tout autour de ce havre de paix. S’imprégner de l’univers musical de Nathanaëlle, c’est déjà ressentir son authenticité.
Et il faut totalement l’être pour oser la rencontre des opposés : entre ciel et terre, Andalousie et Balkans, d’influences hispanisantes en éclaircies cubaines, de fièvres manouches en orages asiatiques… Un métissage culturel dont la chanteuse s’est imprégnée dès sa plus tendre enfance, au « Petit Coudier », endroit mythique du Limousin où se mélangeaient harmonieusement concerts et débats humanistes. Tenu depuis trente ans par ses parents qui avaient à cœur d’éduquer leurs deux filles dans une totale conscience du respect des valeurs écologiques et de l’être humain, ce lieu permet la rencontre de l’art et de l’âme… On ne devient pas authentique, on l’est. Ses racines, ses interrogations personnelles ont construit sa musique d’aujourd’hui. Sa curiosité naturelle et son goût prononcé pour la World-Music l’emmèneront à Toulouse, ville des voyageurs, où elle y créera, en 1999 avec Fabrice Dang le groupe Kass Kass , un des groupes références de la ville rose en matière de World-Music. Le timbre mi rauque’ and folk de sa voix, son charisme naturel le silence qui s’installe dans la salle de concert dés que se posent ses premières notes séduiront de grands artistes comme Bernado et Gabriel Sandoval, Lionel Suarez, Serge Lopez, Kiko Ruiz, les Fabulous Troubadours, Zebda, Massilia Sound System… En 2003, une rencontre décisive avec Francis Delmas, responsable du Studio Polygone (Toulouse) et du label Pas Sage, puis avec Georges Baux et Bruno Mylonas va changer ses orientations. Nathanëlle prend un tournant solo. Treize titres verront le jour avec la collaboration d'auteurs et de compositeurs d'univers différents, pour beaucoup rattachés à la ville de Toulouse (Serge Lopez, Lionel Suarez, Thibaud Couturier.). Chacun apportera différence, culture et influence, mélangeant à la fois la diversité culturelle des mots français, espagnol et occitan. Nathanaëlle nous entraîne toutes voix et voiles dehors dans son monde d’émotions, mais aussi de poésies, comme en témoignent des textes en français méticuleusement choisis (dont une adaptation de Bernard Dimey). On se laisse volontiers toucher en plein cœur par cette voix, qui nous souffle à l’oreille ses secrets de femmes, ses histoires d’amour, ses regards d’enfants, ses proverbes africains parfois aussi ses révoltes. Le bébé naîtra au bout de quatre ans, on l’appellera « Nous deux ». L’album abouti, Nathanaëlle a très à cœur de se recréer son « Petit Coudier musical » elle prendra le temps nécessaire pour choisir chacun de ses musiciens qui interpréteront sur scène le nouvel album. Elle choisira à la guitare : Joel Issanchou, à la basse : Fabien Auguy à la batterie et percussion : Alexandre Sauvion aux percussions : à l’accordéon : Jacky Laffont et enfin aux chœurs : Réjane Martinez. Un an de répétition, d’arrangement, de démarchage, de concerts… C’est sur le lieu de ses racines à Limoges que la maison de disques Milan aura un véritable coup de cœur, en la voyant sur scène. Il lui propose une signature et une distribution nationale. Depuis quelques semaines, la magie opère : festivals, radios, presse… Elle vient d’être nommée Découverte francophone par France bleu, la RTBF, la Radio Suisse Romande et Radio-Canada. Que peut-on lui souhaiter aujourd'hui ? Elle vous répondra simplement qu’elle a déjà l’essentiel. Ne voit-on pas déjà dans cette simple réponse la vertu déjà d’une future grande artiste. ?
