Dans Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas, il se prénomme Edmond et il a soif de vengeance.
Dans la vraie vie il s'appelle Benjamin Dantès, il fait des chansons et je vais vous raconter les grandes lignes de son parcours.
Ce n'est pas tous les jours que l'on tombe sur un artiste complet : compositeur, auteur, multi-instrumentiste, mais surtout seul habitant d'un univers qui n'appartient qu'à lui, une sorte de chaos total au cœur duquel pousseraient de drôles de fleurs multicolores, des chansons parfaitement françaises, parfaitement pop, parfaites pour ces années 2010 qui débutent.
Benjamin Dantès est né en 1980 ; il est tombé dans la musique dès son plus jeune âge. Grandissant dans une banlieue pavillonnaire de la banlieue Ouest, puis à Paris, il écoute tout ce qui lui tombe sous l'oreille avec la même avidité, le même éclectisme. De 8 à 15 ans, il gobe Depeche Mode, Public Enemy, Beach Boys, Etienne Daho, Nirvana, Cure, N.W.A. et Balavoine. Du genre rêveur, préférant regarder par la fenêtre que potasser ses cours, il prend la tangente dès son 16ème anniversaire : quelques cours de guitare lui suffisent pour apprendre les trois accords nécessaires à l'écriture de ses premières chansons. Bye-bye l'école, bonjour la musique.
Le Voyageur à la dérive, c'est lui, celui qui observe et prend des notes. L'esquive a duré des années. Parfois, par peur de s'embêter, de rater non pas sa vie mais la vie, il lui arrivait d'entrer dans une gare et de prendre un train au hasard, toujours avec un livre en poche (Russell Banks, Thomas Pynchon, Philip Roth, Don de Lillo…). Il prenait des notes mentales, saisissait des personnages sur le vif ; on le croise aujourd'hui dans ses chansons, tels les baigneurs esseulés de Baie des anges. Le virus du voyage, partout en Europe, pas mal à Rome, beaucoup à Londres, l'a happé dans sa spirale. L'été il faisait la manche dans les stations balnéaires, avec le répertoire usuel ; le reste du temps c'est lui, à son tour, qui donnait des cours de guitare. C'est juste la vie qui dévale, chante-t-il dans Légers : rien n'est grave, tout est normal, comme personne ne sait où on va / qu'on est vraiment dans un sale état, c'est rien c'est rien…
Sa vie, il l'a laissé couler entre ses doigts jusqu'à 25 ans, puis il a décidé de passer en mode acharné, concentrant toute son énergie sur la création de ses premiers titres, ceux que vous découvrez aujourd'hui, ceux qu'il stocke en vue de ses deux ou trois prochains albums, sauf s'il change d'avis. Une bonne chanson tombe du ciel et se moque du style qui l'enrobe, tout amateur authentique sait cela : Benjamin Dantès, qui porte au pinacle des albums comme le Pacific Ocean Blue de Dennis Wilson (le frère maudit de Brian, des Beach Boys) et Somewhere In England de George Harrison, mais peut aussi vous parler pertinemment de hip-hop ou de R'n'B, a pris son temps pour peaufiner un style qui est déjà inimitable.
Bientôt, on le verra sur scène, avec sa guitare et ses boucles rythmiques, encadré par deux claviéristes-choristes. Bientôt, on écoutera son premier album. Bientôt, le nom de Benjamin Dantès sera une référence. Souvenez-vous d'où vous l'aurez lu pour la première fois.
-- Gilles VERLANT --
Myspace Layouts - Myspace Editor - Hot Graphics
