Beggars Group France

Beggars Banquet a vu le jour en 1976.



Nous nous sommes lancés l'été où le punk a vu le jour, grâce à la salle de répétition située au sous-sol de notre deuxième magasin de disques, d'où nous avons commencé à manager un groupe nommé The Lurkers.



Nous voulions les faire signer par une maison de disques, mais toutes avaient déjà un groupe punk et aucune d'entre elles n'en voulaient un deuxième. Alors, nous nous sommes décidés à les produire nous-mêmes (ce qui est courant de nos jours mais restait rare à l'époque), sans mode d'emploi, avec les moyens du bord.

Le premier single des Lurkers sera un succès, le second single en sera un plus gros encore. Partant de là, nous avons signé un autre groupe, puis un autre, puis un autre, puis Tubeaway Army.



Et lorsque Gary Numan (de Tubeaway Army) eu trois albums classés au Top 20 en 1979, nous étions devenue une vraie maison de disques.



Mais voilà : il nous fallait devenir plus que simplement le label de Gary Numan, et c'est en partant de cette réflexion que nous avons décidé de nous réinventer. Nous avons laissé Ivo et Peter, qui travaillaient dans nos magasins de disques, créer leur propre maison de production : 4AD.



Et grâce au succès de groupes comme Bauhaus, Birthday Party, Cocteau Twins et The Cult, Beggars et 4AD grandirent ensemble à partir de la fin des années 70 (nos compagnons de route étaient alors Stiff et Chiswick), et finirent même pas devenir de puissants labels indépendants, qui marqueront de façon indélébile les années 80, à l'instar de Rough Trade, Mute et Factory.



Tandis que des groupes commes les Pixies ou les Charlatans faisaient triompher les maisons de disques existantes, se développaient en parallèle les fondations, les prémisses de nouveaux labels (Wiiija de Gary Walde, Too Pure de Paul Cox et, plus important, Citybeat de Tim Palmer qui devint XL Recordings avec Richard Russel).

Puis apparut Mo'Wax avec James Lavelle, plus récemment Matador aux Etats-Unis et dernièrement Dependant en France.



Lorsque Beggars Banquet devint simplement Beggars, l'idée d'un regroupement de labels autonomes et conformes chacun au goût et à la vision de leurs fondateurs respectifs, mais bénéficiant tous d'un même port d'attache, devint le concept clé, de façon presque accidentelle.



Comme par le passé, à l'instar de toutes les maisons de disques indépendantes, gagner de l'argent n'est pas toujours l'essentiel. Notre but a toujours été (et restera) la promotion de la musique que nous aimons, la découverte de groupes qui nous touchent, l'idée étant de permettre à chaacun de s'amuser et d'aller au bout de ses ambitions, qu'il soit artiste ou simple employé de la maison.



Et, au fil du temps, nous avons pris d'autres responsabilités que celles que nous avions jusqu'alors et nous nous sommes impliqués dans le sauvetage de la société de distribution anglaise Rough Trade, dans sa métamorphose en RTM, dans sa fusion consécutive avec Vital et dans la mise en place de structures indépendantes et collectives: Aim au Royaume-Uni et Impala en Europe.



C'est ainsi que nous avons pu nous développer et continuer à faire ce que nous aimons, permettant à des artistes indépendants d'être forts ensemble et d'offrir de la musique qui dure dans un monde de consommation immédiate.



Martin Mills

Fondateur de Beggars