Barbara Carlotti

Location:
Paris, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Pop / Folk
Site(s):
Label:
4AD / Beggars France
Type:
Indie
Partir ailleurs…
Quitter confort, routine, habitudes. Se frotter
à d'autres décors, cultures, aventures. Ce troisième
album, « L'amour, l'argent, le vent », est tout entier
scandé par un maître mot : le mouvement. Disque
d'emportements, intrépide et vivant… comme elle.
Barbara Carlotti. On connaissait déjà la chanteuse
des « Lys brisés » et de « L'Idéal » (sortis sur le
mythique label britannique 4AD), ses deux albums
précédents à la grâce et l'élégance intemporelles,
baignés par le spleen de Baudelaire ou le soleil brûlant
de la Corse. Mais cette fois, c'est donc beaucoup plus
loin qu'elle est allée glaner l'inspiration : au Japon, au
Brésil, en Inde.
L'album est né de ces voyages, effectués en 2009
Barbara s'y est ouverte au monde comme jamais. Les
gens d'ailleurs, leurs sons, leurs paysages, leur accueil,
leurs sourires, et parfois leur violence, l'ont marquée.
Elle et son disque. Écoutez… « Nuit sans lune » regorges
d'effluves sonores, portées par un sitar indien. « L'amour,
l'argent, le vent », la chanson titre de l'album, évoque
le souvenir cuisant d'un incident qu'elle a vécu dans
les favellas de Rio. « L 'avenir », construit à la façon des
chansons de geishas, résonne au son du koto japonais…
Normal, pour celle qui se décrit volontiers comme « une
pellicule photo hyper sensible » : «
Je fonctionne par capillarité avec mon environnement.
J'avais besoin de vivre de nouvelles expériences, de faire
de nouvelles rencontres, de rechercher une nouvelle
intensité. »
L'intensité, elle en a toujours fait sa quête.
Depuis son premier EP en 2006, enregistré avec la
complicité de Bertrand Burgalat, elle n'a cessé de multiplier
les performances hors normes, entre musique, poésie,
littérature, art contemporain, cinéma ou danse. Sans
retracer tout le chemin – il est trop riche ! -, des moments
forts nous reviennent d'emblée en mémoire : sa très raffinée
« Nébuleuse dandy », en 2009, création dans laquelle elle
rendait hommage à ses esthètes préférés, d'Oscar Wilde
à David Bowie. Son beaucoup plus ludique, « Sur le sable
chaud », en 2008, pour lequel elle transformait les théâtres en
plages éphémères, avec sable et transats de rigueur (!). Ses
foisonnantes collaborations avec d'autres chanteurs, Philippe
Katerine, JP Nataf, Bertrand Belin ou Olivier Libaux. Ou ses
compositions pour le 7e art, comme pour « L'Italie » d'Arnold
Pasquier, court-métrage avec Damiano Biggi (l'un des danseurs
de Pina Baush), dans lequel elle apparaît elle-même, dansant
et chantant le titre « Marcher ensemble » - qui figure sur ce
nouveau disque.
Auteur-compositrice, curieuse, drôle, passionnée,
Barbara Carlotti est aussi une voix. Unique dans la chanson.
Une voix aux reflets de velours sensuel, caressante et
mélancolique, capable de frissonner ou de tempêter, sans cesse
entre l'humour et l'émotion, la légèreté et la gravité.
Du mouvement, encore ! Comme dans sa tourbillonnante
chanson du même nom, ou comme dans « Quatorze ans »,
souvenir échevelé et souriant d'une époque où les adolescents
bougeaient sur les B52'S… Quand elle chante, elle nous emporte.
Ses humeurs, ses vibrations, sa dérision, son sens affiné
du second degré, nous baladent au gré de ses sensations.
Palpitantes. Et quand elle s'attaque aux éternels refrains
d'amour, c'est pour en secouer le conformisme et les réinventer :
du romantico-dadaïste « Mon Dieu Mon Amour » (écrit et
interprété avec Philippe Katerine), à l'entêtant
« Cœur à l'ouvrage » qui refuse de se résigner. Sans oublier
le très savoureux « Dimanche d'automne » qui ose, avec un brin
de provocation, ruminer entre colère et résignation.
L'insatiable Barbara n'est jamais dupe… « Ouais, ouais, ouais »,
glisse-t-elle nonchalante, ironique, dans une chanson que
lui a inspiré le roman de Jean-Jacques Schuhl, « Rose
poussière ». À vous de deviner de qui elle parle.
Car on n'a pas fini de percer les secrets de ce disque
dense, aux arrangements souvent surprenants. Barbara Carlotti
l'a coréalisé, pour partie avec ses musiciens (Jean-Pierre Petit,
Benjamin Esdraffo, Jérémie Regnier et Philippe Entresseangle),
pour l'autre avec trois nouveaux partenaires : l'arrangeur
Fred Pallem (Le Sacre du tympan), le producteur électro
Benoît de Villeneuve, et l'ingénieur du son Benoît Fresel…
Entre pop lyrique et électro symphonique, « L'amour, l'argent,
le vent » redéfinit les contours de la chanson. « Partir ailleurs »,
en musique et en mots. « Partir ailleurs », comme elle le chante
dans le refrain de « Nuit sans lune »… Elle l'a fait. On la suit
au bout de son monde.
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