Austine, c'est une silhouette aux longs cheveux blonds follement sympathique, une fille qui pourrait être votre grande sœur, votre maîtresse, votre mère, votre femme, votre nièce adorée.
C'est en 2001 avec le 4 titres "La tendresse" qu'on a commencé à parler d'elle. Puis Austine a écumé les scènes bretonnes munie de sa guitare. Revenue à Paris, elle enregistre son très bel et remarqué album, "Ouh la la la", avec celui qui partage sa vie aujourd'hui, celui qui a inspiré les chansons de son nouveau disque - le remerciera-t-on jamais assez ? Car « Le Calendrier », raconte cette histoire d'amour en technicolor, son histoire. L'amour, Austine ne s'en cache pas, c'est sa came et son inspiration. Alors, il paraîtrait qu'elle s'est donnée une mission: traquer la beauté du quotidien, la mettre en mots et en musique.
Soit douze chansons, une année dans la vie d'une femme : de l'éternel recommencement de janvier aux longues nuits de décembre jusqu'aux chaudes journées d'été. Douze chansons où l'allégresse de la rencontre côtoie les attentes inquiètes; où le bonheur d'être ensemble, la crainte d'être quittée; où les baisers doux du début se confrontent à la plus aride des solitudes. Colorée par le temps qu'il fait, ornée de fleurs d'été, de la naissance des printemps, de chaleur et d'azur, délavée par la pluie, agacée par le vent, glacée parfois, émouvante et sincère au rythme des saisons, au rythme des chansons, vulnérable et si espiègle aussi, c'est ainsi qu'on retrouve Austine.
Ainsi, l'entêtant Le Coup de foudre - quoi d'autre ? - nous entraîne dans le tumulte des sentiments naissants et leurs « décharges électriques, étincelles énigmatiques ». Après la pluie vient le beau temps, et c'est nonchalante et malicieuse qu'elle susurre en attendant L'Orage, tandis que son amoureux se détend sous le soleil de Juillet : «Je voudrais ainsi que craquent, Les fixations de ton hamac, C'est un tout autre va-et-vient, Que j'imagine sous l'arbre à pin » y chante-t-elle. Les Fleurs raconte l'histoire d'un homme qui voit passer les filles mais pas l'été. Et l'histoire s'achève en décembre, quand le Rideau Rouge se lève, et qu'Austine monte sur scène pour un dernier tour de chant "la tourmente dans la voix".
À travers ses chansons - une pour chaque mois de l'année, vous l'aurez compris - qui sont autant de saynètes poétiques, elle raconte la vulnérabilité d'une femme éprise, ses inquiétudes, ses élans, ses joies et ses tourments. C'est d'un pas léger qu'Austine nous invite à la suivre à travers ses quatre saisons, d'une voix proche, chaleureuse et délicate qui rappelle les grandes interprètes de bossa. Austine porte, comme elles, la saudade d'une mélancolie légère et joyeuse. Mais malgré quelques influences internationales - les arrangements ciselés de la pop, son coupable penchant pour le style dandy et crooner de Richard Hawley ou le vibrato de Petula Clarke - «Le Calendrier» s'inscrit sans complexe dans le sillage de l'âge d'or de la chanson française. Inspirée par la plume de Boris Vian (qu'elle vénère) et la douceur vocale de Henri Salvador. Et quand elle veut se marrer (ou pas), c'est Philippe Katerine qui emporte ses faveurs.
Attachante, envoûtante, fragile et costaude, Austine, oui, c'est votre grande sœur, votre maîtresse, votre mère, votre femme, votre nièce adorée qui vous invite à l'écouter chanter son histoire.
Le disque a été réalisé avec l'aide de Yann Arnaud (Sammy Decoster, Syd matters, Bensé, Jeanne Cherhal) et Jonathan Morali de Syd matters. Son premier simple, Les Escaliers anticipe le retour des beaux jours et raconte son mois de juin, les baisers qu'il lui a donné, qu'elle avait cru voler. Et les mille détails d'un amour "que l'on oubliera plus jamais".
