Dominique Dalcan

 V
Location:
paris, FR
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Pop / Electronica / Indie
Site(s):
Label:
ostinato
Type:
Indie
C’est du Music-Hall…



Le défaut de Dominique Dalcan: être en avance. Depuis quinze ans qu’il explore la pop sous toutes ses coutures, quinze ans qu’il l’habille d’un nuancier se diffusant comme une évidence, il semblait naturel de reconstituer le puzzle d’un artiste pas trop enclin à se retourner sur son passé. Car, dit-il, « les chansons sont comme des photos de vacances. Elles fixent le temps, puis on les oublie sur des étagères ». C’est vrai qu’on les avait oubliées –mais tant que ça, finalement?

Introduites par l’inédit « Music-Hall », elles reviennent vite à la mémoire d’une carrière nourrie sous l’identité schizoïde de Docteur Snooze et Mister Dalcan.

Snooze, d’après le bouton d’un radio-réveil, était apparu au printemps 1997 alors que Dominique Dalcan venait de livrer l’objet mutant « Cheval de Troie », triptyque de dix-sept minutes annoncé par la chanson « Aveugle et sourd ». Dans cette première production pour le label Island, les longues plages instrumentales témoignaient d’une envie d’entamer un nouveau cycle. A l’époque, en 1995, Dominique Dalcan venait de terminer une tournée de quarante dates sur la scène des Francofolies avec Bashung et Rachid Taha. Il était peut-être arrivé au bout d’une démarche esquissée quatre ans plus tôt avec l’album « Entre l’étoile et le carré » : sur des beats hip-hop, des chansons mixées par Rico Conning (William Orbit, Depeche Mode). Puis il avait chanté du Rimbaud (avec David Sylvian pour la mélodie et Ryuichi Sakamoto pour le piano d’« Ophélie » sur le projet « Sahara Blue », 1992), puis repris du Joe Dassin pour l’album-tribute « L’Équipe à Jojo », puis enregistré « Cannibale » (1994). On s’y arrête : le deuxième Dalcan est un petit bijou.

Ce disque très swingin’ london a défriché les terres d’une chanson enfin décomplexée de sa fierté « à texte ». Servie par les arrangements de cordes de David Whitaker, légendaire orchestrateur de Nico, Gainsbourg et des Stones invité deux ans plus tard par Etienne Daho sur l’album « Eden », la chanson « Le Danseur de Java » avait touché du doigt le succès avec son clip réalisé par Thierry Rajic. On y voyait, casque nu, un garçon dans l’arène. Puis, il y eut « Brian » (Wilson, probablement), traitant de la dualité entre l’instinct créateur et le commerce. Pour présenter cet album à une époque où la chanson n’avait encore guère renoué avec la pop, Dominique Dalcan était passé d’une formule à douze musiciens (cuivres, cordes) à une formation plus resserrée de cinq instrumentistes.

L’album suivant, « Ostinato » (1998), allait marquer un nouveau changement. Après « Cheval de Troie », après le premier Snooze « The Man in the Shadow » distribué dans vingt-cinq pays, après la chanson « Rose », interprétée avec Zazie pour le film éponyme d’Alain Berliner (Golden Globe du meilleur film étranger), Dominique Dalcan était allé puiser son inspiration dans la musique brésilienne. Et, pour cela, s’était attaché les services de Clare Fisher, arrangeur de Tom Jobim et de Prince pour l’album « Parade », notamment. Comme un rêve s’accompagne souvent d’un lieu, il était allé l’enregistrer aux célèbres studios Capitol à Los Angeles. Sur le single « l’Air de rien », on entendait la voix de Nancy Danino. C’est elle qui fera le lien avec le deuxième album de Snooze, « Goingmobile » (2001). Musiques de pub, clips en rotation sur MTV, tournée européenne, et il revient avec l’album « Americana » (2005) à la chanson comme si Snooze et Dalcan s’étaient trouvé un terrain d’entente.

Aujourd’hui, Dominique Dalcan a très envie de chanter. Pour son quatrième album à paraître en janvier 2006 sur son label Ostinato, après en avoir étiré les formats, il s’astreint au graal d’une chanson. Trois accords, c’est bête comme chou, mais il s’agit de les mettre dans le bon ordre. C’est « Music-Hall ». Dans cette nouvelle chanson, l’autodérision des couplets tranche avec la sincérité des refrains. On retrouvera donc là, voix au premier plan, les volte-face de Dominique Dalcan, l’œil inquiet et, la seconde d’après, le sourire plein, comme levant la herse de l’enfance. Il avait appris la musique sur le piano de sa grande sœur. Il s’était vu metteur en scène de cinéma. Il avait écouté Brian Eno, Alain Bashung et Léo Ferré. On ne les entend pas, mais ils sont tous là. Car Dominique Dalcan, figure double et contrariée, a effectué le plus beau voyage qui soit: partir à sa propre rencontre.



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Discographie : Dominique Dalcan :



“Entre l’étoile et le carré” (1991),

“Cannibale” (1994),

“Cheval de Troie” (1996),

“Ostinato” (1998),

“Music-Hall” (2005)

Snooze :



“The Man in The Shadow” (1997),

“Goingmobile” (2001),

“Americana” (2005)



Participations extérieures :



“Ophélie” sur l’album “Sahara Blue” d’Hector Zazou (1992), Inédit “The Spy from Ankara” pour la compilation “Freezone 2” (1995), Générique d’“Atmosphère” (Canal +, 1996), Musique pour le court-métrage “Clueur” de Nicolas Baz (1996), Inédit “Dub Angel” pour “Freezone 3” (1996), "Berceuse de Schumann" pour le film "Des nouvelles du bon dieu" de Didier Le Pêcheur (1996), Remix de “Supersex” pour Morphine (1997), Remix de “Corpo el alma” pour Ryuichi Sakamato (1997), Bande originale du film d’Alain Berliner “Ma vie en rose” (1997), Réalisation de “Fils de” interprété par Kent sur l’album hommage à Brel “Aux suivants” (1997), “Sa raison d’être” et “Ninoutchki” sur l’album “Ensemble contre le sida” (1998), Remix de “New-York USA” sur l’album hommage à Gainsbourg “I love Serge” (2001), “Largo song” générique pour le film “Largo Winch” (2001), “Bienvenue” sur l’album “L’héroïne aux bains” d’Olivier Libaux (2003).



www.dominiquedalcan.com



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