Antoine Loyer

Location:
Paris, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
French pop
Site(s):
**************************



L'on est d'abord intrigué par l'originalité, saisi par l'étonnante beauté de sa musique, puis on réalise qu'on ne comprend rien de ce qu'il chante si bien. Ce serait sans importance d'ailleurs, mais soudain naissent des images, s'ouvrent des hublots. Mathématicien instinctif, robot-poète, il procède par collages, par fulgurances, par accident. Dadaïste d'aujourd'hui errant dans le quartier indo-pakistanais de Paris, ses amis sont des musiciens indiens qui font la plonge au restaurant, et sa guitare n'est accordée comme celle de personne de ce côté-ci du Bosphore. En chanson, il ne peut être comparé qu'à Dick Annegarn, ses nourritures sont ailleurs, peinture, poésie et Ragavardhini (chant carnatique de l'Inde).
"George Braque", "Paul Klee" sont des titres de ses chansons, bien qu'il soit aussi grivois, léger, autodérisoire, ne se prenne jamais au sérieux mais se dévoue à son art avec autant de ce sérieux qu'il faut mettre aussi dans l'érotisme, le jazz ou la magie. Quand une chanson est terminée, il ne lui est plus permis d'en changer un mot ni une note. "L'objet" est fini, avec ses défauts, à vouloir l'améliorer on fausserait l'expérience.
Comme Pialat, Dutronc ou Gainsbourg, Antoine Loyer a commencé par la peinture. Ses chansons sont donc d'abord celles d'un peintre. Il y joue son sort, sa santé.
"Nous aurions au moins pu être dispensé de traîner un corps", disait Cioran. Antoine Loyer aurait pu même être dispensé de mener une existence humaine, avec ses tracas, ses inconvénients, ses questions d'amour et d'argent. "Travailler" lui suffirait puisqu'il a une fonction dans le monde : être ce point de passage entre des dimensions qui, sans lui, resteraient parallèles.
Camille Couteau
0.02 follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top