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Tout fraîchement débarqué dans la ville de Brassens, je file au magnifique "théâtre de la mer" de Sète où sont attendus ce mardi 07 août, les membres de l'orchestre El Gusto, un des projets musicaux les plus réussi de l'année.

Bon, pour ceux qui auraient raté un épisode, je vous remets brièvement cette fantastique aventure en tête. Il y a quelques années, à Alger, une jeune demoiselle (Safinez Bousbia), retrouve par hasard la trace d'un grand musicien « algerois » des années 1940/50, Mohamed Ferkioui. Fasciné par son histoire, elle se met en tête de faire un film sur ces véritables héros oubliés de la musique. Des musiciens juifs et musulmans, arpentant les mêmes conservatoires au service d'une musique populaire et envoûtante : le chaabi. La douloureuse histoire du pays les amènera à se séparer au moment de la guerre pour l'indépendance de l'Algérie, et 40 ans après, la détermination de cette jeune femme que rien ne prédestinait à faire du cinéma, remet tout ce sympathique petit monde en piste.
Retour au théâtre de la mer
21h00, le soleil commence à décliner et c'est l'incomparable Maurice El Medioni qui ouvre les hostilités. Une heure durant, le « roi du piano-riental » aiguise et affûte nos oreilles à ce registre judéo-arabe que ce natif d'Oran connait sur le bout des doigts (normal pour un pianiste me direz-vous). Ce jeune homme de 83 printemps ciselle le demi-queue des rythmes qui ont fait les grandes heures des cabarets oranais, algérois, parisiens et même peut être marseillais. Ayant fait ses classes dans les années 40/50 avec les disques ramenés par les soldats américains, c'est cette ambiance orientalo-judéo-boogie-latino agrémentée de quelques chansons à la gloire d'un temps révolu, où le vivre ensemble était de rigueur, qui précède le « gala » auquel tout le public est venu assisté, celui de l'ensemble El Gusto !