Hostile - Video
PUBLISHED:  Oct 09, 2009
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kabal maintenant c'est D 2 kabal et djamal aka torapamavoa et in vivo etc... et l'album c'est états d'ames 1998...
Cest un ovni qui gravite ou plutôt gravitait au large, à des années-lumière de la planète du rap français. Kabal nexiste plus en tant que groupe, mais il a à nen pas douter laissé une empreinte indélébile dans le crâne de ceux qui scrutaient les ténèbres rapologiques à laffût dun scintillement de génie.
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Kabal
Etats d'âmes... Lire la suite
Mettre à mal tout en les affirmant les certitudes de l'écriture, de la musique, du militantisme et des "diagnostics" : voilà la réussite splendide de Kabal. Car du son Hostile le plus sauvage à l'évanescence quasi-totale du Dormeur du val, le doute n'a jamais côtoyé de si près la violence et le combat. Et il fallait pour cela les éclats magistraux des productions et des scratchs de Toty, la voix tonitruante mais inquiète de D', et les envols schizophréniques de Djamal, parfois rejoints par les faufilements de Boss Raw : une forme qui épouse à merveille un contenu riche, complexe, obsédant.

C'est le caractère offensif, incisif, souvent violent voire déjanté qui frappe à chaque écoute des brûlots pamphlétaires, jamais didactiques, toujours intelligents et sanguinaires de Kabal. On y entend une fiction paranoïaque et menaçante de fous furieux, on y jette un Apache déchaîné dans une foule bruyante et hostile de "morts-vivants", appelant à la prise en main, à la tolérance, à l'organisation et à l'esprit ; on y décrit les avancées d'une armée impitoyable sous les pleurs et les rafales effrayantes de la guitare de Marc Ducret (L.U.I), ou on y entreprend une remontée analytique du ruisseau pourri que consituent nos villes. Kabal pointe d'un doigt sombre, sans pitié mais poétique, les vices et dérives d'un monde et de ses composantes, de la graine à l'ogive, des douves au donjon. Et c'est peut-être là un des remèdes...

Descends pas à pas les marches de l'échafaud...

Tant à dire, à affirmer, à combattre ou à promouvoir qu'on s'y perdrait... Mais en exprimer une partie, c'est peut-être déjà descendre, lentement mais sûrement, et s'éloigner du bourreau. Mais la descente est limitée. Elle bute nécessairement :

Quelque part se dresse une frontière
Au delà de laquelle les mots qui nous curent
Font pâles figures d'œillères...

Un pan entier des Etats d'âmes se heurte ainsi au délicat dilemme de l'écriture, de son poids et de sa trajectoire, de ses buts et de ses possibles. Et c'est alors que le texte se fait le plus opaque et complexe, et sans doute le plus passionnant. Quand D' prône l'abstention au profit des sensations, il passe de l'autre côté de la Frontière... et assène avec Djamal ses troubles sur une magnifique production de Doctor L, dans Le dormeur du val, où le soldat mort de Rimbaud devient le musicien, le militant éprouvé face à ce qu'il perçoit en bout de course comme des leurres, à n'en plus vivre, pris de fatigue :

Dès le début, j'ai senti qu'il y avait maldonne
Chaque jour qui s'achève ajoute au moins une tonne à mon fardeau
Mon sac est lourd de maux...

Et c'est là que les simples mots cèdent la place à l'émotion et à la sensation ; et c'est là que l'écriture atteint sa limite, sa frontière. Mais une frontière ouverte, créatrice, où les lettres et les hommes ne baissent jamais les bras face au fatalisme noir, qui hante sans jamais les envahir les chansons belles et puissantes de Kabal.

Fixés sur le ciel, nos regards demeurent même si ils saignent
A tous les p'tits frères, sœurs dans leur misère... chacun la sienne !
Puisse-t-elle être éphémère...
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