Louis Marchand Basse de Trompette à l'orgue de Souvigny par Jean-Luc Perrot - Video
PUBLISHED:  Apr 25, 2013
DESCRIPTION:
Extrait du Livre Premier de Louis Marchand : Basse de trompette [en fait, Basse et dessus de trompette]. Ce livre rassemble 12 pièces et fut publié par la fille de Marchand, l'année de la mort du compositeur, chez la veuve Boyvin à Paris (1732), sans doute avec la relecture de Michel Corrette.

Cette pièce, interprétée ici par Jean-Luc Perrot, organiste à Souvigny, a fait, entre-autres, le succès de l'enregistrement réalisé par Michel Chapuis en 1962 sur ce même orgue historique Clicquot, dans la collection Orgues Historiques (Harmonia Mundi).

Plus d'un demi-siècle après, on pourra s'étonner du petit bruit de cliquetis que l'on entend dans l'introduction, sur le jeu doux (Montre 8 et Bourdon 8 du GO) : la prise de son a certes été réalisée à proximité de la console mais ce cliquetis est également perceptible dans la nef. La raison de ce cliquetis vient, à mon sens, de la liberté que l'on a pris d'ôter, lors de la dernière restauration de la mécanique, pour chaque note du Grand-orgue et du Récit, un petit « œillet » qui assurait la transition du mouvement entre le crochet de la touche et la vergette, empêchant ainsi les frottements métal contre métal. Deux photos, en fin de vidéo, montrent la situation actuelle et passée (les flèches indiquent la place de ces œillets parfaitement historiques, aujourd'hui absents).

Cette page pour orgue semble infiniment profane. C'est un jeu de timbres, cher à l'orgue français. Aucun thème de plain-chant, aucune allusion à un moment de l'office, ou, peut-être, le Domine Deus, Rex coelestis, Deus Pater omnipotens du Gloria, mais cette dernière hypothèse reste pour le moins hasardeuse. André Isoir s'est amusé à imaginer dans cette pièce une dispute entre Monsieur Marchand (Basse de Trompette) et Madame (Dessus de Cornet), née Marie Angélique Denis, faisant remarquer que Monsieur garde le dernier mot. On peut aussi rapprocher cette page de l'Acte I de l'opéra Alceste de Lully, lorsque Lychas et Straton se disputent les faveurs de Céphise. Sous les paroles : "Céphise m'en promet autant - Ah si je le croyois ! Mais tu n'es pas croyable", Marchand retrouve les mêmes inflexions mélodiques aux mesures 25 et suivantes. Hasard ou citation ?

André Raison indique que la basse de trompette "se touche hardiment et nettement ; il faut beaucoup animer". Gaspard Corrette précise que la "basse de trompette se touche hardiment avec imitation de Fanfare".

JLP

L'orgue de Souvigny possède désormais un site :
https://www.amisorgueclicquotsouvigny.com/
follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top