Miraval (1165 - 1229): Cel que no volh auzir chanssos - Video
PUBLISHED:  Dec 22, 2015
DESCRIPTION:
Raimon de Miraval (1165 - 1229), troubadour: Cel que no volh auzir chanssos

Performers: Ensemble Céladon, dir. Paulin Bündgen

CD info: “Nuits Occitanes” - Troubadours' Songs
http://www.medieval.org/emfaq/cds/ric340.htm
http://www.ensemble-celadon.net/#!discographie/c1uqm
http://www.sonusantiqva.org/i/C/Celadon/2013NuitsOccitanes.html

He who does not wish to hear songs
Should beware of our company,
For I sing to make my heart glad
And to amuse my companions,
And even more because possibly
I might please my lady with my song;
For I have no other desire, neither
For amusement nor fine manners.

I wish that the fair lady of my thoughts
Would hold me close and kiss me;
And I might sleep with her and obtain first all,
And then sleeves and necklaces [her favours]
And then, best of all, demand her grace,
For I shall never be conquered
By gifts or by favours, if I cannot
Obtain what I desire the most.

A man without desire is good for naught,
He who does not desire the best
And does not commit himself to love
Can hardly be handsome or valiant.
Pleasure and well-being come from love,
Through love a man learns courtesy;
Love provides the skill and the wit
That protects its great value.

He who blames a lover for his folly
Has the wisdom of a young boy;
If one wishes to behave correctly
One cannot be a skilful lover.
He who can do foolish things
Knows all he needs to about love:
I neither know much nor pretend to,
And I fervently wish not to be taught.

Blessed be he who was first jealous,
For it was a work of great courtesy;
Jealousy has made me wary
Of slanderers and the envious,
From jealousy I have learnt
How to devote myself
To one alone, for I wish no other,
And even refrain from courting them.

A fine betrayal that does not ruin
A good reputation is better than
Being jealous of another's happiness.
If God should wish to create a couple,
I wish him to harvest female fidelity,
Although there should never be so much of it
That she asks where I go or where I have been,
For I am totally at her disposition.

Monsignor Audiart, I have learnt from you
How to be considered truly polite by all:
I sing of one sole woman and I conceal another,
Through her I am the lord of Miraval.
You will find someone to teach you to love
Only with difficulty, for I learnt it from you.
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Que celui qui ne veut pas écouter des chansons se garde bien de nous joindre,
car je chante pour réjouir mon cœur et pour le divertissement de mes compagnons,
et plus encore pour qu'il puisse arriver que dans ma chanson je fasse plaisir à ma dame; car je n'ai aucune autre volonté de joie ni de belle conduite.
Je désire que la belle qui occupe mes pensées me tienne auprès d'elle et m'embrasse,
et coucher avec elle et obtenir « le surplus» et puis manches et colliers [ses enseignes]
et plus encore lui demander la grâce de sa faveur, car je ne serai jamais conquis
par les cadeaux ni par les enseignes, si je ne parviens pas à obtenir ce que je souhaite le plus.
Celui qui n'a pas de désir est un vaurien, et celui qui ne désire pas ce qu'il y a de plus raffiné et qui ne s'engage pas en amour ne peut guère être gaillard ni preux;
car c'est d'amour que viennent la jouissance et le bien et c'est grâce à l'amour que l'homme est courtois, et l'amour fournit la technique et l'esprit pour sauvegarder la bonne valeur.
Il a bien la sagesse d'un jeune garçon celui qui blâme l'amant pour sa folie; car dès que l'on veut se comporter selon mesure on ne peut pas être un amoureux adroit; en revanche, celui qui sait faire des sottises sait tout ce qu'il faut savoir d'amour: moi, je n'en sais pas trop ni ne prétends le savoir, et je ne veux surtout pas qu'on me l'apprenne.
Bénit soit le premier qui fut jaloux, puisqu'il fit un travail bien courtois; car la jalousie me fait prendre garde aux médisants et aux envieux, et j'ai appris de la jalousie ce qui me permet de me consacrer au profit d'une seule [dame], car je n'en veux pas d'autre, et m'abstiens même de leur faire la cour.
Et mieux vaut une belle trahison par laquelle on ne perd pas sa bonne renommée, que d'être jaloux du bonheur d'autrui. Lorsque Dieu veut créer un couple, je veux qu'il récolte la fidélité féminine et qu'il n'y en ait jamais un excès tel qu'elle me demande où je vais ni d'où je viens, puisque je suis totalement dépendant de son désir.
Monseigneur Audiart, j'ai appris de vous ce qui fait de moi un vrai courtois à l'égard de toutes [les dames] : mais je chante d'une seule [dame] et j'en cache une seule, et grâce à cette dame je suis le seigneur de Miraval. Et vous trouverez difficilement quelqu'un qui puisse vous apprendre l'art d'aimer, puisque c'est de vous que je l'apprends.
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