DESCRIPTION:
La réalisation de l'album a été confiée à Pierre Laurendeau, un excellent musicien et un vieil ami de Romaine. C'est lui qui a choisi les musiciens et les techniciens et qui a construit les arrangements de l'album. Il raconte: ''En composant ses mélodies, Romaine nous a ouvert les portes de son pays. Il a pour nom Sincérité et vibre sous un ciel d'Italie mais sur une terre toute Québécoise! Du charme d'une Venise sous la pluie à une Première Neige, elle nous fait voyager sur les cordes de sa sensibilité pour toucher parfois à une douce nostalgie, parfois à un romantisme sans tapage; un véritable tiroir aux lettres d'amours.

J'ai tenu entre mes mains un peu de sa destinée à ce pays! Avec tout le soin et la délicatesse que j'ai pu, j'ai patiemment sculpté les arrangements musicaux qui vivaient déjà au cœur même du piano de Romaine. C'est que depuis la première fois ou on s'est rencontré, il y a plus de vingt ans, nous avons multiplié les rencontres musicales, les chaleureuses discussions ... et les cafés! Au fil des années, j'ai donc appris à saisir toute sa poésie. Je vous souhaite maintenant bien du plaisir à découvrir le monde de Romaine dans toutes ses couleurs.''
L'enregistrement s'est étiré sur treize mois. Elle y a mis tout son coeur, se reposant entre les sessions quand elle était trop malade pour continuer. Elle livrait son ultime combat. Elle savait qu'elle allait le perdre, mais elle était si heureuse qu'elle poussait tout le monde à se dépasser. Elle est morte quelques semaines après le mixage de l'album.
Cet album-là, Romaine l'a porté durant une bonne dizaine d'années. Elle a vainement cherché une maison de disques et une boîte de production de spectacles qui croiraient assez en elle pour investir dans sa carrière. Mais il faut croire que sa musique éthérée et ses cinquante ans faisaient peur aux professionnels du spectacle puisqu'ils ne retournaient pas souvent ses appels.

Pour gagner sa vie, elle jouait du piano à droite et à gauche. Elle a également été réceptionniste à Elogia et à l'Image d'Outremont, deux complexes résidentiels du Groupe Maurice, où il lui arrivait de se mettre au piano pour le bon plaisir des résidants et des résidantes. C'est là que Luc Maurice l'a remarquée.

Un jour, Romaine lui a remis une maquette reproduisant trois de ses musiques. Il a dû écouter l'enregistrement une bonne vingtaine de fois. Quand elle a su que sa musique lui était allée droit au coeur, elle lui a dit que son rêve, c'était d'enregistrer un album.

Sur ces entrefaites, son médecin traitant a diagnostiqué un vilain cancer qui ne lui laissait pratiquement aucune chance de survie.
C'est vers cette époque que Luc Maurice a demandé à Raymond Paquin, un ami et l'auteur d'un livre intitulé Luc Maurice et les nouveaux vieux, de lui donner un coup de main.
— Elle rêve d'enregistrer un album. Peux-tu l'accompagner dans cette dé­marche ? Je prends à ma charge le coût du studio et les cachets des musiciens.
L'ex-gérant et producteur de Dédé Fortin et des Colocs, entre autres, a accepté de produire l'album et d'assumer, lui aussi, certaines dépenses.


Luc Maurice a alors demandé à Raymond Paquin de finaliser le projet.
— Fais imprimer 600 albums. Nous allons organiser une petite fête à l'Image d'Outremont et remettre une copie de l'enregistrement aux amis, à la famille de Romaine et aux résidants d'Elogia et de l'Image.
Ce soir-là, des amis de longue date de Romaine, Claude Robitaille, un organi­sateur d'événements spéciaux, et Sophie Thibault, la chef d'antenne du bulletin Le 22 heures à TVA, ont décidé de prendre le relai de Luc Maurice.
— Cet album-là mérite d'être entendu.
Il a été convenu que Luc Maurice ferait imprimer un autre 1 000 copies du CD et qu'il les leur remettrait. Claude Robitaille et Marc Ardizzon, le frère de Romaine, ont alors décidé de mettre l'album en vente et ils ont accepté de remettre tous les profits à la résidence de soins palliatifs Saint-Raphaël, un OSBL (organisme sans but lucratif) dont la construction est prévue au printemps 2012. Justine Farley, le médecin de Romaine, est la présidente du C.A. de la résidence, qui proposera douze unités-lits de soins palliatifs aux personnes en phase terminale ainsi que le premier Centre de Jour de la région de Montréal, qui soutiendra et soignera les personnes en phase terminale durant leur dernière année de vie.
Romaine Ardizzon aura réalisé son rêve deux fois : elle aura enregistré son al­bum et elle aura aidé la résidence de soins palliatifs Saint-Raphaël, située dans le quartier où elle a vécu, à collecter des fonds.
Merci Romaine.

http://www.archambault.ca/plus-loin-que-lazur-%28exclusif-archambault%29-ACH002981625-fr-pr