The Strange Liberators

Lassés de la machinerie Rock qui accompagne chacune de leurs apparitions avec les Goodfellas, des concerts toujours plus gigantesques et des attentes grandissantes des millions de fans, le duo de songwriters le plus doué de sa génération, John saint-Croix et Camille Nevers, a décidé de faire bande à part, de repartir aux sources, là où tout a commencé, là où le rêve d'un enfant n'a pas encore de prix. Les Strange Liberators, c'est un peu le moment où la rue redevient calme après le défilé des héros, les instants de grâce silencieuse après le tumulte de la foule, lorsque des pieds fatigués foulent les confettis moribonds de la parade, lorsque les mirages de la fête sans foi ni loi ont cessé de jeter leurs derniers feux de néon et que les désespérés regardent le fleuve immense avec des bouffées de morne lassitude. C'est le lendemain de la finale, quand l'équipe victorieuse est repartie avec le trophée et qu'il ne reste plus dans le stade que quelques hommes fatigués et qui gardent dans la bouche le goût amer des espoirs déçus. C'est le lendemain de la noce, quand il ne reste plus personne au bar et que le dernier verre n'est jamais le dernier. une ultime jam avant de tirer sa révérence à la nuit. des musiciens enfin libres qui redécouvrent leur art . une autre façon de jouer. le temps. perdu, retrouvé, à jamais, peut-être. Ce projet qui leur tenait à coeur depuis tant d'années, depuis toujours, c'est celui-ci, loin des paillettes et des caméras, à l'abri du feu nourri des media déchaînés, hors de l'arène du cirque où la foule cannibale réclame en criant le sang des vedettes, mais au contraire caché dans les recoins sombres et jamais visités des plus hauts donjons du rock'n'roll, où les accords solitaires ne résonnent que pour les fantômes d'Hank Williams et du King.