Skinsitive

Fruit d'une union improbable entre Trent Reznor et Pj Harvey qu'auraient bercés les mots tranchants de la littérature underground américaine (Hubert Selby Jr, Lydia Lynch…), Skinsitive est le projet d'une enfant terrible : Virginia B. Fernson, auteur, compositeur et interprète schizoïde. Maniant basse, guitare, piano, programmations et chant avec une rage bouillonnante, Virginia affûte ses armes et passe cinq années à peaufiner son premier disque "Her(tz)oÏn", volet inaugural d'un triptyque aquatique. Skinsitive nous y raconte l'histoire d'un poisson bleu condamné à tourner inexorablement en rond dans un aquarium avec, pour seule compagnie, un poisson rouge qui finira par l'avaler. Le poisson bleu sombre alors dans un trip cauchemardesque au sein des entrailles de son hôte. Qu'aurait été sa vie s'il avait été humain ? De chutes en élévations et d'hauteur en abîme, le poisson ne cesse étrangement de croitre jusqu'à percer le ventre de son agresseur pour s'en libérer enfin.



Ecumant les salles de concert en France (le Klub, le Sézamo, la Scène Bastille, la Boule Noire, le New Morning, FGO Barbara…) et remportant quelques tremplins (sélection élèves ATLA au New Morning en 2007, demi-finale FallenFest en 2008, tremplin ROCK à la MJC Rabelais en 2011), Skinsitive fait de la scène son terrain de jeu. Chaque performance ressemble au dernier cri, au dernier spasme. Et chaque concert s'affirme comme une invitation au "lâcher prise" pour permettre aux choses de s'accomplir non pas hors de nous mais en nous. Sur scène comme en studio, Virginia fait mûrir et aboutir "Her(tz)oÏn". Deux ans après la production de son premier EP éponyme (en vente digitale), l'album voit alors le jour au printemps 2012 grâce à une production de qualité signée par le studio Zoé H. (The CNK, Herrschaft, Dexy Corp…) mise en forme, et en lumière, par l'artwork de la photographe Lynn Sk (Virginie Despentes, Lola Lafon, Coralie Trin-Thi…) dans lequel Virginia se dévoile effrontément. Carnets adulescents, tatouages, scanners, échographies et ordonnances, ce digipack dessine les contours de Skinsitive au scapel. La mère d'Her(tz)oÏn s'y dénude, s'y dépèce sans pudeur.



Nous entrainant dans son errance à travers l'obscur et le sombre, c'est pourtant toujours à la clarté et l'éclat que Skinsitive aspire. Les styles musicaux varient mais l'énergie reste la même : rage et espoir s'allient dans un univers à fleur de peau. Les cris et les guitares saturées font peu à peu place à des lignes mélodiques au piano. La lumière naît, la singularité de Skinsitive se révèle…