Pauline Paris

"Dans le fond du decor, un silence, un bistrot, une biere…Rumeur de cette Mademoiselle de Machin-Chouette. Et puis la patronne qui dit : “Ici c’est chez moi!”

Ici, c’est chez elle, Pauline Paris! Tout et partout, tout est chez elle. Un sourire, un banc, une nuit, un bec de gaz, une Pauline perdue, seule et si nombreuse tout a la fois. Toute a la fois, seule. Cet amour qu’elle pratique seule, toujours, avec passion, “seule peut-etre mais penarde”, libre ! Son unique defaut : la Liberte. Nul ne peut entendre cette liberte-la, sans pleurer, sans rire de ces larmes-la, Pauline rigole en pleurant, c’est si rare d’etre Rabelais et Rimbaud tout ensemble. Pauline a cet avantage-la de s’en foutre de tout, avec ce qu’on a a dire du talent brut.

Pauline Paris ne ressemble a rien. Si! A elle-meme. Pof! Elle peut meme faire peur, oh la la! La liberte fait peur. Elle est la peur puisqu’elle ressemble tant tellement a la liberte, sa soeur jumelle. Moi, je l’adore parce-que j’adore la peur de cette liberte-la, de cette gemellite-la.

Pauline Paris est seule et c’est que, comme dirait le poete Leo Ferre, son pere, elle sait que “le bonheur, c’est du chagrin qui se repose”. Moi, je crois que l’Inoui lui ressemble un chouilla. Elle, elle s’en contre-fout, elle a tant tellement raison d’etre elle, une si belle image, un silence bruyant.

Ce que j’aime, moi, chez elle, Pauline Paris, c’est que je ne comprends pas tout… c’est comme une corrida."



Jacques Grand-Jouan