Elephant Leaf

Location:
BE
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Alternative / Other / Experimental
Site(s):
Label:
Tutuguri|Chat Blanc |Intuition|dsa|Some Bizzare
Type:
Indie
CHRONIQUES "THE TASTE OF SALT"



On avait découvert la paire Elephant Leaf (Lucie Dehli/Stephan Ink) à l’occasion d’un insaisissable Emotion power à la folk diluée dans une électronique éthérée. Le duo est devenu un quatuor, ce qui rend naturellement The taste of salt plus mordant et plus ancré dans la réalité. Mais attention, derrière des titres faussement électro-pop, trip hop pourrait-on dire pour simplifier, on trouve en arrière le fameux goût de sel annoncé par le titre et même un peu de poivre. Sans faire de mauvais jeux de mots, on est plus près ici du tripes hop que du trip hop. Et pourtant, il y a bel et bien des programmations et une voix féminine gentiment mélancolique. Ce qui nous donne d’ailleurs des moments préservés d’une beauté incontestable (The taste of sugar, is it time for us, Back in this world). Mais derrière, les sons peuvent être saillants et métalliques, une petite touche indus (Like roses in the fall), noise (get out of my way ou plus subtilement sur l’envoutant Don Q) ou mystico-bruitiste sur Elbow room.

On sent que Elephant Leaf est un groupe plus libre que jamais, avec une ouverture d’esprit qui les conduits sur les traces du jazz, de la musique contemporaine et d’un groupe comme Tuxedomoon (l’emploi du saxo sur Harold’s blow). Mais le groupe a surtout quelques idées atypiques voire bizarres (n’a-t’-il pas été découvert par le mythique label Some Bizarre ?). Par exemple, Anything you want pourrait faire de Lucie une diva du jazz mais le morceau famélique nous échappe à chaque fois qu’on croit le saisir. Parallel lines nous envoute par sa mélodie mais emprunte des chemins tordus pour nous semer. Comme si Elephant Leaf refusait la facilité, le consensus et la banalité. Comme s’il voulait mettre un peu de recherches, d’expérimentations dans chaque morceau, tirant la musique un peu plus vers l’abstraction (Seven year may be eight). Ils ont bel et bien leur propre personnalité même si on pourra les rapprocher de Lamb (autre duo mixte d’ailleurs), champion pour brouiller les cartes et donner une baffe là où on croyait recevoir une caresse. A rapprocher aussi du dernier Hanne Hukkelberg (encensé ici même). Absolument indispensable. DENIS ZORGNIOTTI / LA MAGIC BOX



Le quintet vivant en Belgique Elephant Leaf reste dans une subtilité en musique,

quelque chose que les précédents enregistrements avaient tracé et qui voit ses formes

se raffiner, mais aussi connaître l’explosion sur le nouveau The Taste of Salt.

Le chant de vapeur de Lucie Dehli(qu’accompagne entre autres son collègue de Vicious Circle et View, Stephan Ink) traverse des paysages découlant toujours d’une mécanique duveteuse(« Like Roses in the Fall », traversé de pigments cuivrés, tenus ou plus free).

Ailleurs , Elephant Leaf fait un déséppaississement poussé. Ainsi le moins fait-il le plus,

tel ce piano en squelette, soutien d’un filet de voix charnel(« The Taste of Sugar »).

S’affirme en parallèle une vision émotionnelle et pop gagnée par les épices du jazz ainsi

que par un sens inédit de la tension(« Is it Time for Us ? »). In fine, Elephant Leaf fomente

une nouvelle solution mélancolique à nos tourments.



EMMANUEL HENNEQUIN / D-SIDE



Nous avions esquissé la présentation de ce duo à la sortie de son album « Emotional Power » à l’automne 2007. Nous parlions alors d’une musique intime et délicate, ce qui n’est guère original vous en conviendrez. Certes, ces qualités demeurent ici mais elles ne suffisent pas à elles seules à décrire la subtilité des arrangements déployés et la grande variété des climats que cette musique engendre. Le bassiste Stephan Ink et la chanteuse-claviériste Lucie Dehli poursuivent leur collaboration avec le guitariste Lee Lebens, issu de la scène jazz. Ils s’entourent aussi dorénavnat du batteur Wouter Roggemans et du talentueux tromboniste Adrien Lambinet tandis que d’autres invités apportent ci et là une contribution avantageuse, comme le subtil passage au piano de Joël Keutgen sur la plage principale « The Taste of Sugar ». Le résultat tient dans de petites compositions faussement feutrées où plane souvent l’ombre d’une déchirure ou d’une fêlure. Le mérite de l’album réside sans doute dans sa faculté de se laisser écouter d’uen traite sans aucun moment de lassitude. A l’instar de 48 Cameras ou de Tang Type. Elephant Leaf fait partie de ces groupes à ancrage local dont l’origine géographique importe finalement assez peu et qui paradoxalement ne s’apparentent à aucune scène locale ou belge.

ERIC THERER / RIF RAF



Il n’aura pas fallut attendre longtemps pour connaître une suite à la discographie du duo Elephant Leaf. Passé de duo à quatuor, le groupe semble s’être mué en un être hybride, et pas avare de contradictions et de jeux. Si le titre de l’album est salé, c’est le sucre qui y est décrit, si le groupe est un éléphant, c’est un éléphant souple et volatile, une danseuse étoile, si la douceur est palpable, elle cache des besoins et des désirs plus rudes (« Get Out Of My Way »), enfin si la naïveté est l’apanage de l’artwork, celle ci semble bien loin, tant l’assurance du groupe nous ferait presque à un Portishead (le sublime « Back In This World ») qui aurait débauché une Bjork (trop) sûre d’elle. Regorgeant de cassures, de rythmes en spirale et de bruits amis, ce disque se pimente seul, mélangeant le sucré et salé, unissant par des liants tout aussi vaporeux qu’affirmés. Fort est à parier que cet éléphant ne cherche pas la route vers le cimetière, car sa vocation n’est pas de s’éteindre, mais de tout illuminer. Les lèvres de Elephant Leaf sont appétissantes. Reste juste à récupérer le sel d’un geste précis et amiteux. Passe moi le disque.

GERALD DE OLIVIERA / A DECOUVRIR ABSOLUMENT



Lucie Dehli et Stephan Ink forment depuis de longues années un duo musical prolifique et soudé. Voici quinze ans, ils se font repérer par le cultissime label Some Bizarre (Soft Cell, The The, …) alors qu’ils officient sous le nom Vicious Circle. Quelques temps plus tard, on les retrouve en France sous le pseudonyme View (rien à voir avec le groupe de Kyle Falconer). C’est finalement à Liège qu’ils posent leurs valises et ont l’air de bien s’y sentir car après avoir collaboré avec le collectif 48 Cameras, ils décident de fonder un nouveau projet, Elephant Leaf, ainsi que leur propre label, Tutuguri. Nous sommes alors en 2006.



Un premier album, "Emotional Power", voit le jour en 2008. Un album introspectif et fascinant qui recevra un accueil critique chaleureux. A peine un an plus tard arrive déjà son successeur, intitulé "The Taste Of Salt". Mais la grande différence, c’est que le duo s’est mué en quintette. Ainsi, Lee Lebens (guitare), Adrien Lambinet (trombone) et Wouter Roggemans (batterie) amènent leur savoir-faire et participent ainsi au développement du son du groupe. Mais ils ne sont pas les seuls vu qu’une kyrielle d’invités a également eu la possibilité de se mettre en évidence durant les enregistrements.



"Harold’s Blow" est un instrumental d’une quarantaine de secondes qui prépare l’auditeur au grand voyage. Juste le temps d’inspirer un grand coup et nous voilà partis vers des contrées aussi planantes qu’expérimentales que sont "Like Roses In The Fall" ou l’excellente plage titulaire, le crescendo "The Taste Of Salt". On sent que le son est travaillé alors que la voix douce et plaintive de Lucie Dehli prend tout son sens, encore plus magnifiée par de légers bidouillages sonores et un saxophone jazzy quand ce n’est pas un piano lancinant qui installe l’atmosphère.



Evidemment, au fil des morceaux, on ne peut pas s’empêcher de penser à des influences qui sont autant de références dont Björk ("Back In This World") et Portishead ("Is It Time For Us?", l’instrumental "Elbow Room", "Parallel Lanes") ne sont pas les moindres. Mais on pourrait très bien aussi citer Cocteau Twins ou Stereolab. "Get Out Of My Way" est d’ailleurs un titre qui les mêle toutes à la fois. Autant dire qu’il s’agit d’un album que l’on se doit d’écouter attentivement car les recoins ne peuvent certainement pas être visités aussi facilement. On a besoin d’y revenir et de se laisser emporter par les mélodies douces et raffinées qui jalonnent la plaque, à la limite du sucré. The Taste Of Sugar aurait d’ailleurs été un titre plus approprié…

OLIVIER WOUTERS / MUSIC IN BELGIUM

realeditorbest profile toolsrealeditorbest profile tools
0.02 follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top