Zaza Fournier

Location:
Paris, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
French pop
Label:
Warner
Type:
Major
De qui Zaza est-il le nom ?
De Mademoiselle Fournier, pour sûr, parisienne de 26 ans d'âge. Zaza, ce peut-être aussi – du moins dans le cas de l'indisciplinée chanteuse et accordéoniste – le féminin de Zazou. A la fin des années 1930, les « rejetons multicolores de la faune « swing » du Tout-Paris », selon la définition bourgeoise du moment, baladaient leurs cheveux ondulés au Pam Pam ou au Colysée sur les Champs-Elysées. Mèche frontale, rouge aux lèvres et look pin-up rockabilly, belligérante des nouvelles mœurs, Zaza transpose les Zazous au 21ème siècle : « Qu'est-ce que ça te fait si j'parle avec ton cousin ? Qu'est-ce que ça t'fait si j'danse avec ton copain ? Qu'est-ce que ça t'fait si je couche avec le voisin ? Qu'est-ce que tu dis si je raconte tout à Natalie ? Qu'est-ce que tu bois ? Je veux la même chose que toi ». Les temps ont changé, le féminisme est passé par là et Zaza est passée à la Vodka Fraise. Elle s'enivre en regardant danser les glaçons tout au fond du verre. La tête lui tourne, c'est un naufrage drolatique traduit sur une musique de bal balnéaire. « Une sorte d'hyperréalisme », dit l'intéressée.
Zaza Fournier possède un don aigu : celui de traduire l'immédiat, avec des mots directs : coucher, reins, chaise, lunettes, savon, genoux, frissons…, combinant à la fois distance critique et liberté. Elle assure à l'instinct, une qualité travaillée au long d'une tournée de deux-cents dates en dix-huit mois, dont « 170 seule en scène, avec un accordéon et un iPod », sans filet, dit-elle. « Je vivais le présent tel qu'il venait », écrivant sur le tas, sur la route - la chanson Regarde-moi a été composée pendant une balance de concert. C'est à la maison que Zaza Fournier avait été fabriqué. C'est à la maison que REGARDE-MOI a été mûri et complété, grâce à un tête-à-tête avec un nouvel instrument, un orgue à boutons, très présent sur le disque. Pièce vintage rare datant des années 1970, ce Cavagnolo, « la même marque que mon accordéon », a été le premier orgue électronique à clavier d'accordéon. « C'est un drôle de jouet hybride, avec un son chaud à la Ray Charles, sensuel, ludique, mais électrifié », électronique aussi avec ses lignes de percussions, de claviers, de basses, etc.
« Cet instrument rend totalement indépendant, dit Zaza, passionnée par « toutes les variations de l'accordéon ». L'une des nouvelles chansons concoctée dans l'intimité par Zaza et son orgue-accordéon, est ainsi arrivée toute prête dans l'escarcelle de ses complices arrangeurs Jack et Rob. Ce clavier moderne et qui possède un son singulier, a servi attentivement le paradoxe de Zaza la Zazou, les deux pieds dans le présent, la tête dans l'avenir, un œil sur le passé, et un cœur alchimiste.
Née à Paris, grandie dans l'Oise, étudiante en théâtre, Zaza Fournier, auteur, compositeur, interprète, a étudié le violon avant de s'essayer à l'accordéon à l'âge de 19 ans. Sa carrière de chanteuse commence par hasard : sommée par son professeur de théâtre d'improviser sur un thème bateau mais fondamental (« Qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'une femme ? »), elle lui chante une chanson qu'elle vient de co-écrire pour le plaisir avec sa tante, La vie à deux. Ses complices en musique, Jack Lahana (réalisateur notamment pour Brigitte Fontaine, La Fiancée…) et le multi-instrumentiste Rob (claviériste du groupe Phoenix, auteur de musiques de film, il poursuit aussi un projet solo Dodécalogue…), en font le single de Zaza Fournier, premier album de charme, où Elvis Presley est touché du doigt. Jack Lahana et Rob ont poursuivi l'expérience (réalisation & arrangements), s'appuyant sur les guitares de Nico Bogue et la batterie de Raphaël Seguinier.
On l'attendait en chanteuse gouailleuse, oiseaux des trottoirs parisiens de l'après-guerre, mais voilà que dans ses pérégrinations, Zaza s'est faite accompagner par l'intégrale des chansons de Roy Orbison, l'auteur de Blue Bayou, guitariste et interprète majeur des années 1960. Zaza a aussi écouté Christophe, époque Aline et Les Paradis perdus, avec leur prose de teenager culotté et leur dose de vague-à-l'âme parce que « ces 15 ans où ce que l'on ressent est beau et rare » passent à la vitesse de l'éclair. Elle a été saisie par le sentiment que « ce qui a été n'est plus ». Cette nouvelle nostalgie, n'a pourtant pas entamé la sensuelle gourmandise et l'optimisme vigoureux qui avaient été la marque de Zaza Fournier.
REGARDE-MOI, que sa conceptrice traduira en scène de façon plus rock, avec un groupe et non plus en solitaire, indique que la jeune génération dont sont issus Zaza et ses musiciens a écouté et intégré presque inconsciemment toutes les révolutions rythmiques du siècle passé : le twist, le rockabilly et Adriano Celentano. Des rythmes amoureux, qui emballent. Zaza est une néo-yéyé, une rockeuse des origines, une amoureuse dévergondée. Ses personnages se composent au fil des sensations. Citant un Zaza Fournier traversé de références dansantes et latines, calypso, mambo, Zaza Fournier modernise un temps, les années 1960, où les sans-soucis n'étaient pas crétins pour autant, où la guitare en réverbération, les chœurs et le doo-wap servaient d'écrin à des chansons qui jouaient sur les bleus à l'âme comme sur du velours.
Zaza Fournier se souvient de l'esthétique de Cry Baby, le teen movie de John Waters et s'en remet aux muses du rockabilly, « parce que c'était hyper sexy, drôle et que tous ces types qui se coiffaient en banane et s'habillaient en pantalon de cuir moulant savaient pratiquer le second degré. Elvis savait jouer avec son image, avec recul. ». C'était une époque où « le bouchon a sauté ». Zaza a revisité la chanson française, et maintenant que va-t-elle faire ? Bousculer ce qui doit l'être. S'amuser avec ses chœurs doo-wap, danser avec son copain l'accordéon hybride, et chanter.
0 follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top