Kedy (A.K.A. K.d. A.K.A. Kay Dee)
Victime de la dématérialisation, l'industrie du disque est actuellement dans une position difficile. Doit-elle rester fidèle à des supports palpables qui ne s'adresseront bientôt plus qu'aux collectionneurs, ou bien se vouer toute entière au format digital, délaissant les artisans pour la jeune génération, déjà accoutumée au tout numérique ?
Dans cette optique, on peut voir Kedy comme un artiste 2.0. Officiant depuis le milieu des années 90, de concerts en battles, de street-tapes en collaborations extérieures, il a su évoluer avec un temps d'avance sur le mouvement, alliant le rap au chant, des compositions travaillées à l'ancienne avec des sonorités actuelles, collaborant avec des artistes reconnus et de nouvelles pousses, le tout sans s'éloigner de l'univers qui lui est propre.
De fait, issu de quartiers difficiles, Kedy a des choses à raconter. Ses choix artistiques lui ont apporté le respect de ses pairs et la reconnaissance de ses plus jeunes auditeurs, et son univers, bien que personnel, reste accessible à un large public.
Il répond ainsi à la question de l'industrie. Entre le respect des aînés, attachés au support matériel, et la reconnaissance des jeunes auditeurs, qui souhaitent accéder à la musique d'un simple clic, il a choisi les deux.
De la même manière, Kedy ne se contente pas de rapper ou de chanter, de faire du gangsta-rap ou du r'n'b, d'être léger ou engagé. Il combine les styles à sa manière, rendant chaque morceau unique. Ainsi, comme il le dit lui-même, « je ne fais pas de rap français et je n'en ferai jamais, je fais de la musique, en français, point. »
Kedy est un artiste sans complexes, libéré des modes, ce qui lui donne toujours un temps d'avance, dans sa musique comme dans sa façon de la promouvoir.
Officiant notamment sur l'axe Paris-Lyon-Grenoble avec le support de son « Natural Cru » et d'autres artistes comme les membres de la Mafia Canine, il n'est pas rare de le croiser au détour d'un projet ambitieux, lorsqu'un morceau a besoin d'un vrai refrain, d'un flot, d'une mélodie, c'est lui qu'il faut appeler.
Son nouvel album, les Contes de la Street, produit par le Son'Art et Doggy Phunk Palace (Dogg Master et la Mafia Canine, Lil'Thug, Vice 2 Forme.) est bien évidemment le reflet de ces choix et de cet univers. De son amour de la musique à son aversion pour le conformisme, on y retrouve tout ce qui fait de Kedy un artiste au-dessus du lot, naviguant avec aisance d'une ambiance à l'autre, maîtrisant son style, dominant les tendances. Mais comme tous les bons albums, en parler est loin d'être suffisant pour en saisir toute les subtilités, et pour se forger une véritable idée sur l'univers de Kedy, on préfèrera consulter les sites dédiés sur internet, en attendant qu'il soit disponible en support cd.
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