Fou Malade

Location:
Dakar - Guediawaye, SN
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Hip Hop / Rap
Site(s):
Label:
lalu music
Type:
Indie
Contre les longues détentions préventives : Les rappeurs à la pointe du combat

Au Sénégal, les organisations de défense des droits de l’homme ne sont plus seules dans le combat contre la longue détention préventive. Elles y ont été rejointes par les rappeurs qui ont fait leur ce combat.



Camp pénal, Liberté 6. Dans la grande cour de la Maison d'arrêt est aménagée une tente pour accueillir les invités. De l’intérieur de cet abri provisoire, l’on aperçoit les techniciens, câbles et tourne-vis en main, se faufiler sur le podium, entre de grosses baffles superposées les unes après les autres. A un jet de pierre du podium, les musiciens, en attente, échangent amicalement avec les détenus, sous l’œil vigilant des gardes pénitentiaires.



Cette ‘journée de solidarité hip hop’, organisée début août dans les prisons de Dakar, est une initiative de jeunes rappeurs sénégalais. Ils entendent, ainsi ‘lutter contre les longues détentions préventives’, explique Malal Talla, alias ‘Fou malade’, rappeur et initiateur du projet. ‘Nous trouvons injustes les longues détentions provisoires, surtout que la majorité des détenus sont des jeunes issus de milieux défavorisés’, rouspète-t-il. ‘Fou malade’ et son groupe, le ‘Bat’haillon blin-D’, vont à l’assaut de la longue détention provisoire, avec comme outil de combat ‘la parole et les mots’. Le propre du hip-hop, avance-t-il pour convaincre, ‘c’est de repérer les problèmes et de les dénoncer avec des mots’.



En plus du spectacle, les rappeurs ont animé une série d'ateliers dans les différentes disciplines du hip hop : écriture de textes, break dance et graffiti. Sur scène, défilent des pointures du rap sénégalais. Mais le public réserve sa vague d’applaudissements aux ‘Deux mètres carrés’, un groupe de rap composé de deux jeunes, anciens détenus. ‘Yolass’ et ‘Requin’, de leurs noms d’artistes, étaient pendant cinq ans en détention préventive à la maison d’arrêt de Rebeuss avant d’être acquittés. Sur des pas de danse hachés et l’air serein, les deux artistes tiennnent en haleine des heures durant leurs anciens camarades détenus. Ces derniers, entassés derrière les barrières de sécurité, reprennent en chœur les refrains de ‘Bataxaal’ (La Lettre, en Wolof, Ndlr), la chanson fétiche du groupe. Dans cette missive, ‘Yolass’ et ‘Requin’ décrivent avec emphase les mauvaises conditions de vie en détention préventive. Touchés par ces messages, les détenus témoignent, ‘ce sont les seuls (rappeurs, Ndlr) qui portent fidèlement nos voix’, explique un détenu. ‘Nous sommes une centaine de détenus environ à être entassés par chambre et dormons à même le sol. Vivre pendant des années dans ces conditions pour, après, être acquittés, sans indemnité, est injuste’, confie-t-il. A ses côtés, son ami, à peine la vingtaine, confirme ses propos et révèle que ‘des détenus meurent de tuberculose ou de paludisme en détention provisoire avant même leur procès’.



Dans ce combat contre les longues détentions préventives, les rappeurs viennent prêter main forte aux Ong de défense des droits de l’Homme comme la Raddho (Rencontre africaine des droits de l’Homme). Le chargé de l’assistance juridique de cette Ong basée à Dakar, Oumar Diallo, déplore que ‘des personnes soient arrêtées et gardées trop longtemps en détention préventive pour une infraction de délit ou de crime. Et qu’au terme de leur détention, les accusés soient libérés soit parce qu’ils sont acquittés, ou bien parce qu’ils ont purgé plus que la peine qui a été prévue’. Dans les deux cas, signale M. Diallo, ‘il y a violation du droit de la liberté de la personne’.



Pourtant, les autorités judiciaires sénégalaises ont procédé à une réforme qui a donné naissance à la loi du 23 septembre 2008. Son but : ‘mettre fin aux longues détentions préventives en matière criminelle’. Désormais, renseigne l’adjoint au directeur des affaires criminelles, Moustapha Ka, ‘en correctionnelle, la durée de la détention préventive ne peut excéder six mois’. Les circuits traditionnels qui retardaient les procédures criminelles en cours d’instruction ont été, explique-t-il ‘identifiées et résolues dans le cadre de la réforme’. C’est, par exemple, cite M. Ka, ‘l’enquête de personnalité en matière criminelle qui devient facultative’. Aussi, poursuit-il, ‘le juge peut directement saisir la Cour d’assises sans passer par la chambre d’accusation pour procéder au jugement des accusés’. Mais pour les rappeurs le chemin vers la liberté n'est jamais assez court.



Yakhya MASSALY



Concert de rap à Reubeuss.



Le ciel est très bleu, et les murs très blancs. la blancheur des murs et le ciel trop bleu font mal aux yeux ou éblouissent .

En haut des murs, des barbelés et aux coins des miradors, des silhouettes de soldats, jambes écartées, bien bottées, dans une position de force , toujours.

Pour arriver à cet espace bleu et blanc sous haute surveillance, il faut franchir plusieurs portes et portails, celle de l'entrée, métallique , qui se franchit par une petite porte é. Il faut donner son nom, que le vigile recherche sur une liste; puis, une seconde , en bois, qui se franchit par une ouverture ménagée au milieu; de l'autre côté, une cour pavée de grosses dalles mal jointes, et en face une petite maison basse, sans étage, presque jolie, simple. Quand on y pénètre une odeur saisit, une odeur d'hommes mal lavés, d'hommes sans femmes Des murs crépis, des barreaux, il faut encore traverser cette maison et se retrouver dans une ruelle étroite, entre deux grands murs : tout le long , de petites portes avec écrit au dessus ; chambre 2, chambre 3 , chambre .

Etranges chambres, dont les ouvertures sont fermées de barreaux, à travers lesquels, quelques mains, quelques bras, quelques visages, furtifs noirs dans le noir de la cellule.

Au bout de la ruelle l'espace s'ouvre sur l'immense cour interne de la prison où est dressée une large tente, sous laquelle des chaises sont alignées et des spectateurs assis, en attente du concert; Et c'est là quand il s'agit de s'assoir à son tour, que le bleu du ciel et le blanc des murs vous sautent dessus,et avec eux les centaines de prisonniers debout, les regards tournés vers le podium. car il y a une vaste scène au fond de la cour, des enceintes, des platines, et du rap.

Juste de l'autre côté des murs, la corniche. Que voient les militaires sur le chemin de ronde et dans les miradors, tout en haut ? L'océan, les rochers, la ville de Dakar, la circulation , les voitures, les gens qui passent et vivent,

et de l'autre côté de leur regard, une cour , comme un vaste trou, où sont des hommes privés de liberté. n'y a t il pas d'autre solution que l'enfermement ?

Le concert commence, les hommes debout applaudissent, crient et agitent leurs bras. ils acclament ceux qui se succèdent sur l'estrade pour leur offrir des sons d'espoir et de colère, leur dire que la vie est dure, oui, et qu'elle peut être belle.

il y a Max Crazy, Matador, Gaston,Under Shiffay, 5kieme Under Ground , Rap Attack, Sen kumpeu. Il y a Fou Malade et le Bat' Haillons BLIN-d qui sont les concepteurs et les organisateurs de cet événement. Et il y a Requin et son groupe : 2 mètres carrés.

Requin, rappeur, peintre, sorti de Rebeuss il y a deux ans, et reconverti dans le rap et l'art plastique,avec le soutien de Youkoungkoung, Requin, tout en force et colère, Requin qui scande qu'une autre vie est possible face à ses ex compagnons détenus, une vie de liberté et de création " O revoir le milieu " est le titre de son album et d'une des chansons ! Dans la cour de Reubeuss, les prisonniers les rappeurs et le public invité psalmodient ; " o revoir le milieu"'.

Ce jour là, du jeudi 23 avril 2009, à Dakar le rap est exactement ce qu'il est : une fantastique énergie de vie, d'affirmation de soi avec les autres, et de liberté.

Veronique Petetin



ON VATOUT DIRELE PREMIER ALBUM INTERNATIONALDE FOU MALADE

ENFIN DISPONIBLE ON LINE !.LP « On va tout dire » - Fou malade & le Bat'haillons blin-d - production lalu musicOlivier Cachin, écrivain et journaliste,

nous livre ses premières impressions « à chaud »après sa première audition de l'album :



images prises au cours du tournagedu clip « nous irons danser »bientôt sur vos écrans :
0.01 follow us on Twitter      Contact      Privacy Policy      Terms of Service
Copyright © BANDMINE // All Right Reserved
Return to top