E Motion Pictures

Location:
Ile-de-France, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Progressive / Jazz / Nu-Jazz
Site(s):
Label:
M.BR.PRODUCTIONS
Type:
Indie
On sait que la musique a rejoint le cin�ma, � l'�poque o� il �tait encore muet, avec le pianiste qui illustrait l'action � l'�cran d'un accompagnement musical adapt� au rythme et � l'intensit� des �motions. Cette d�marche �tait assez m�canique et arbitraire, une illustration facile par la superposition de la musique sur limage, appel�e � amplifier l'impression produite par telle ou telle sc�ne.
Aussi �trange que cela puisse para�tre, c'est ce m�me principe d'utilisation de la musique au cin�ma qui se retrouve le plus souvent encore de nos jours. On soutient une sc�ne d'un accompagnement musical, pour illustrer une nouvelle fois son th�me central et en accro�tre la r�sonance �motionnelle.
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La partition musicale peut modifier la couleur et parfois m�me l'essence de la vie fix�e dans un plan.
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Par le recours � telle ou telle musique, l'auteur a la possibilit� d'orienter les sensations des spectateurs dans la direction qu'il d�sire, en reculant par l� les limites de leur relation avec l'objet visuel. Cela ne change pas le sens de l'objet mais le pr�sente avec une couleur compl�mentaire. Le spectateur le per�oit (du moins lui donne-t-on la possibilit� de le percevoir) dans le contexte d'une nouvelle entit�, o� la musique est alors un constituant organique. Et la perception gagne l� un nouvel aspect.
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Il suffit d'enlever les sons r�els du monde qui est repr�sent� � l'�cran, et de les remplacer par des sons �trangers ou encore de les distordre et qu'ils n'aient plus de rapport direct avec l'image, pour que le film se mette � sonner, � trouver une r�sonance.�
Andrei Tarkovski, Le temps scell�
1989, Editions de l'Etoile / Cahiers du cin�ma
Traducteurs�: Anne Kichilov et Charles H. de Brantes

Pour Vander, une chose est certaine�: moins le moi parle, moins il y a de vulgarit�, et plus il est possible de parler d'absolu.
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Kandinsky, dans son magnifique manifeste Du spirituel dans lArt. Ce principe premier, moteur de toute cr�ation est lui-m�me compos� de trois n�cessit�s mystiques progressives que nous rappelons ici�:



Chaque artiste, comme cr�ateur, doit exprimer ce qui est propre � sa personne (�l�ment de la personnalit�).
Chaque artiste, comme enfant de son �poque, doit exprimer ce qui est propre � cette �poque (�l�ment de style dans sa valeur int�rieure, compos� du langage de l'�poque et du langage du peuple, aussi longtemps qu'il existera en tant que nation).
Chaque artiste, comme serviteur de l'Art, doit exprimer ce qui en g�n�ral est propre � l'Art (�l�ment d'art pur et �ternel qu'on retrouve chez tous les �tres humains, chez tous les peuples et dans tous les temps, qui para�t dans l'oeuvre de tous les artistes de toutes les nations et de toutes les �poques et n'ob�it, en tant qu'�l�ment essentiel de lart, � aucune loi d'espace ni de temps).
A priori, aucun proc�d� de cr�ation n'est � rejeter, s'il est int�rieurement n�cessaire. Cette caution lui donne son caract�re ��sacr頻. On aura compris que c'est bien le troisi�me �l�ment, celui qui indique une constante harmonique, qui est le plus important, ayant pour charge de gouverner les deux autres. C'est lui qui est l'indice de la grandeur d'une oeuvre et de la grandeur de l'artiste, quand l'�l�ment personnel dans l'art s'estompe finalement avec le temps pour dispara�tre t�t ou tard.
Vander illustre clairement ces principes quand il d�clare�: ��Si je parlais de ma vie, de ma vie seulement, ma musique serait triste�: elle �voquerait ma souffrance, qui n'est pas la tienne, pas celle des autres. On �couterait avec un rien de compassion, comme pour dire�:���Tu as �t� malheureux, mon pauvre.�� Cela n'irait pas plus loin au sens de l'�panouissement. Donc, si tu dois parler, n'�voque pas ta vie, mais LA VIE, et pourquoi elle doit �tre comme tu l'imagines. Parle de la souffrance absolue en tant que toi, tu n'as rien � dire, et si tu parles de toi, tu resteras � la dimension que tu t'es donn�e. Pars de la notion de rien, tu n'es rien. L� seulement tu peux acc�der � l'Etre, devenir parcelle de l'infiniment grand. Il faut �tre l'instrument de l'univers et se mettre en �tat de r�ception. Le peu que celui-l� te confira � transmettre sera tellement �norme compar� au n�ant du quotidien que la musique en sera transfigur�e. La musique, tant qu'elle est empreinte de la personne, reste vulgaire.��
Antoine De Caunes, Magma
1978, Editions Albin Michel
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