Chloé Deyme

Location:
Paris, Fr
Type:
Artist / Band / Musician
Genre:
Latin / Jazz
Chloé Deyme
née à Paris en 1978, cette jeune chanteuse a grandi dans un quartier populaire et multi-ethnique de la capitale, à Aligre.
Les langues, les accents, les chants, les odeurs d'épices et de fruits du marché quotidien et les orchestres qui l'animaient chaque dimanche matin ont inscrit en elle une nécessité gloutonne de mélanger les genres.
Un sentiment exacerbé par une éducation musicale touche à tout, les oreilles titillées de jazz, de musique classique et de musiques du monde, elle étudie le piano, le violoncelle, les percussions, et puis surtout elle chante.
Elle chante et ne s'interdit rien, parcourant les rangs de chorales classiques et de choeurs Hip-Hop, elle prend et elle reçoit avec bonheur ce que la voix a de meilleur.
En 1998, Chloé Deyme entreprend un premier voyage au Brésil, dans l'État du Pernambuco, puis deux, puis trois, et puis elle perd le compte.
Elle y retrouve avec délice les voix qui ont bercé son enfance, Milton Nascimento, Joao Gilberto, Gal Costa et tant d'autres.
Mais elle retrouve surtout cette douce cacophonie des étales de marché, des poètes de rue (les fameux repentistas du Nordeste), des orchestres éphémères, d'un tambour qui gronde au loin.
Elle se sent un peu chez elle, devant cette population brésilienne aux multiples visages, aux multiples origines.
Surtout elle se prend à aimer la langue brésilienne, elle se passionne pour ses inflexions, sa mélodie et son tempérament. Elle la déguste dans chaque nouvelle chanson apprise, dans la conversation des gens du bus, dans les spots publicitaires qu'elle se répète à elle-même, en boucle, s'imprégnant encore et toujours des éclats de ce chant nouveau.
Et puis elle re-découvre la percussion, compagne inaliénable de la langue brésilienne, et s'émerveille devant la diversité de sons que les peaux et les graines peuvent offrir.
Elle passe des heures à suivre les orchestres de percussions dans les rues d'Olinda, de Recife, de Rio, vibrant de fascination pour ces monstres qui envahissent l'asphalte avec la légitimité d'un cortège princier.
En France Chloé Deyme intègre plusieurs formations de percussions brésiliennes, plus connues sous le nom de "Batucada", avant de monter et de diriger sa propre formation avec une amie originaire de Sao Paulo, Roberta Paim, en 2002.
La Batucada "Zalindê" est la première batucada féminine d'Europe, elle compte aujourd'hui une vingtaine de musiciennes venant du monde entier, et manie le mélange des genres avec brio. Samba-reggae, Ijexa, mais aussi Raï, Salsa, Hip-Hop, Funk, Sabar, un répertoire qui ne s'autorise donc aucune frontière, et une ouverture vers toutes les musiques qui appelle au partage. C'est ainsi que les musiciennes de Zalindê collaborent depuis 2010 avec le trompettiste Ibrahim Maalouf (on les retrouve notamment en invitées sur son dernier album "Diagnostic"); on a pu également les voir sur scène au coté de nombreux autres artistes, tels que: Kerry James, Grands Corps Malade, Oxmo Puccino etc.
C'est lors d'un festival de musique brésilienne auquel elle participe en tant que percussionniste que Chloé Deyme entreprend un tournant radical dans sa carrière de musicienne. Amenée à faire travailler les choeurs de quelques centaines de musiciens pour la venue de la très célèbre école de samba de Rio de Janeiro "Portela", elle se retrouve finalement invitée sur scène le soir du concert à chanter avec eux, à la Grande Halle de La Villette à Paris, devant plusieurs milliers de spectateurs. Cette expérience unique et pleine de générosité sera le point de départ de sa carrière de chanteuse.
Son amour pour la musique brésilienne l'amène à étudier avec le chanteur brésilien Rolando Faria, du fameux duo "Les étoiles", pendant plusieurs années. Elle suit également deux années de formation complète aux métiers du chant à l'école des musiques actuelles ATLA, à Paris, ainsi que de nombreux stages de chant, percussions et danse en France et au Brésil.
Toujours ouvertes aux musiques du monde, elle comprend également que le langage universel sur scène est aussi possible par l'improvisation. Elle entre donc à la Bill Evans, puis au Conservatoire pour suivre les cours d'improvisation jazz de la chanteuse américaine Sara Lazarus.
Après avoir participé à de nombreux projets de musique brésilienne en tant que chanteuse, Chloé Deyme lance en 2007 son propre projet, au confluent de ses influences jazz, classiques et brésiliennes, dans une délicate poésie lusophone.
Elle interprète, écrit, et compose un répertoire singulier auquel viennent également se frotter quelques jolies perles du patrimoine musical brésilien (Baden Powell, Guinga, Joao Bosco, etc.), sur des arrangements toujours très personnels et novateurs, qu'elle distille dans l'intimité des clubs de jazz parisiens.
Résolument partageuse, la sonorité de son joli projet se nourrit également de la sensibilité des 3 musiciens qui l'accompagnent depuis 4 ans maintenant (Leonardo Montana au piano, Gerson Saeki à la contrebasse et Christophe Bras à la batterie).
Chloé Deyme y livre un univers aux multiples facettes, une chimère pleine de ressources et de contradictions, qui utilise la musique comme prétexte pour livrer un peu de son histoire et continuer de converser avec le monde.
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