Un chanteur parisien, un vrai de vrai, n� � Montmartre, � deux pas des marches du Sacr�-Coeur. A dix ans, il est habitu� aux spectacles amateurs, aux com�dies musicales de quartier, il a appris en autodidacte le piano, mais aussi la batterie et la guitare, il v�n�re Queen, pour son emphase musicale, et Mozart, parce qu'il est le premier punk. Comme tout artiste en devenir des ann�es 2000, Thomas poste ses maquettes sur son MySpace.
C'est l� que le rep�re My Major Company (MMC), le label qui a permis le triomphe de Gr�goire et qui a r�cemment r�v�l� Joyce Jonathan. MMC le contacte et lui propose de rentrer dans son syst�me d'avenir, qui consiste � faire produire son album par une assembl�e d'internautes s�duits par les chansons propos�es sur son site. Il est l'un des pionniers du rooster d'artistes ainsi accouch�s par le 2.0. Le temps de r�unir 560 producteurs et il entre en studio o� il va cor�aliser son premier album avec son complice de choix, Giovanni Natale, un alter ego, qui d�j� l'accompagne sur sc�ne, et avec lequel il passe un an � polir ses chansons et leur construire � la main un d�cor tout acoustique.
L'album "A deux pas de ma rue" est garanti sans programmation, � peine un soup�on de guitare �lectrique. Mais avec des pianos amples dont on devine qu'ils ont servi de berceau aux m�lodies durant leur gestation, des cordes tout en finesse, des accord�ons canailles, des guitares en bois aux sons organiques, des percussions savantes mais toujours modestes, l'album convoque la m�moire d'une chanson fran�aise AOC. On pense � Brel, au Gainsbourg du Milord L'Arsouille, � cette chanson raffin�e qui se concevait avec de vrais arrangements, au temps des Colombier et Goraguer. Les plus observateurs y trouveront d'infimes traces de Queen, ou d'Higelin, autre ma�tre qui a accompagn� toute la croissance de Thomas Pradeau. Les autres seront quoi qu'il en soit emport�s par ces chansons un peu cyniques parfois, qui naissent souvent de jeux sur les mots et leur sonorit�, comme une p�te qu'on p�trit, et surtout par cette g�n�rosit� musicale.
Si vous passez � deux pas de sa rue, il y a de grandes chances que vous vous fassiez happer par quelques m�lodies qui flottent dans l'air, qui vous d�tourneront de votre route, et vous ne le regretterez pas.
